Votre enfant fait des crises dès que vous lui refusez quelque chose? Il s’énerve en criant et en exigeant? Vous êtes incapable de lui dire « non » sans que ça tourne en intervention interminable? Vous avez l’impression que céder à ses désirs est le seul moyen pour en venir à bout? Est-ce un enfant-roi?
Je suis Jessica Rousseau, Coach parental et voici quelques pistes pour corriger la situation avec l’enfant-roi et ses parents.
Qu’est-ce qu’un enfant-roi?
Attention, commençons par nuancer! Dans le développement de l’enfant, il n’est pas anormal qu’un enfant fasse des crises. D’ailleurs, durant certaines périodes de développement, les crises sont plus fréquentes.
Pensons entre autres à la période du 2 ans, 4 ans et même lors de la crise d’adolescence. D’une part, leur jeune cerveau est en pleine construction et d’une autre, le jeune vit des transitions importantes qui l’encouragent à s’affirmer davantage.
Autrement dit, dès maintenant, si votre enfant fait des crises, ça ne veut pas dire que vous avez nécessairement un enfant-roi ou que vous êtes en train d’en fabriquer un.
Lorsqu’on parle de l’enfant-roi, il ne s’agit pas d’une passe dans le développement de l’enfant.
L’enfant-roi, qu’est-ce qui le distingue?
L’enfant-roi est celui qui a pris le pouvoir dans la maison. L’enfant fait sa loi et il utilise les moyens qu’il faut pour qu’on lui cède ou lui obéisse. Il s’oppose régulièrement à l’autorité par des cris et de la colère. L’entourage aura souvent l’impression que si on n’exauce pas toutes ses exigences immédiatement, une crise voit le jour.
Évidemment, ce n’est pas de la faute de l’enfant. D’ailleurs, le terme parent-serviteur désigne un peu mieux de quoi il s’agit (quoi que les deux appellations sont peu flatteuses!).
En effet, les comportements de l’enfant-roi sont d’abord et avant tout une affaire d’éducation.
En résumé, l’enfant-roi est celui à qui on n’a pas suffisamment posé de limites.
Peu habitué aux contraintes, une fois que les adultes tentent de dire non, l’enfant proteste jusqu’à obtenir ce qu’il veut. C’est d’ailleurs pourquoi de nombreux parents finissent par céder.
Comment devient-on enfant-roi?
À vrai dire, la responsabilité revient aux parents.
Psst! Ce n’est pas l’heure de se taper sur la tête, mais d’avoir une belle prise de conscience.
La plupart des parents partent d’une bonne intention.
De nos jours, les parents rencontrent différents enjeux qui les rendent plus vulnérables. Pensons à la conciliation travail-famille, les séparations, l’attrait des technologies, etc. Pour plusieurs raisons, adopter un style éducatif plus lousse peut être tentant. Les parents y retrouvent un moment de répit et s’épargnent quelques embûches, sur le coup. Cependant, acheter la paix aujourd’hui, c’est payer plus cher demain!
Les familles d’aujourd’hui
Nous pouvons bien comprendre qu’un parent fatigué du travail achète plus rapidement la paix pour se donner un break et qu’une maman séparée dise oui à tout en pensant se racheter de son absence.
Les différents contextes sont nombreux. Chacun son histoire! Il ne s’agit pas de juger, mais de mieux comprendre.
Quels sont tes motivations à manquer de fermeté ou éviter de tenir tes décisions? De quoi as-tu peur ou qu’est-ce que cela t’apporte?
Une fois que tu auras trouver tes motivations, tente de les corriger pas à pas.
Quand une fois n’est pas coutume!
Nuance, nuance! Il n’est pas anormal qu’un parent choisisse exceptionnellement d’acheter la paix ou de revenir sur une décision pour x,y,z raison. Ça n’affectera en rien son éducation! L’enjeu devient réel quand ne pas tenir nos limites devient un mode de fonctionnement au quotidien.
Si parmi ces quelques exemples, vous reconnaissez vos habitudes courantes, il est temps d’y voir.
- Félix veut le ballon au magasin. La maman dit non, mais devant la frustration de son fils, elle se plie à sa demande pour acheter la paix.
- Carla refuse d’aller au lit et crie pour continuer son émission de télévision. Devant les cris de leur fille, les parents la laissent devant la télé.
- Léo hurle et tape son père en exigeant de ravoir le jouet qu’il vient de se faire confisquer. Le père dit alors: « Ok ok, je te le donne tout de suite, mais à la condition que tu arrêtes de crier. »
- En visite pour souper chez des amis, Kevin est turbulent. Les autres jeunes se plaignent à leurs parents que Kevin brise leurs jeux. Les parents de Kevin en sont témoins, mais puisqu’ils semblent redouter de l’avertir et qu’il se choque, ils disent simplement: « Ah, il a du caractère, lui » et ils n’interviennent pas.
Que faire pour éviter que l’enfant devienne le roi de la maison?
Il faut savoir mettre des limites dès le plus jeune âge en s’adaptant à l’évolution de l’enfant.
Les règles sont essentielles pour le bon développement de l’enfant. De plus, elles répondent à son besoin de sécurité. Elles le préparent à la vraie vie.
Imaginez-le grandir sans règles et avoir tout ce qu’il exige au moment qu’il l’exige… Il aura du mal à fonctionner en société! Vous aurez bien des problèmes à la garderie et à l’école.
Comment corriger la situation avec un enfant-roi?
On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs! Acceptez l’idée qu’il vous arrivera de frustrer votre enfant et qu’il protestera. Du coup, rappelez-vous que même vos meilleures décisions ne lui plaisent pas toujours, c’est normal! Allez quand même jusqu’au bout de vos décisions. D’ici quelque temps, ça ira de mieux en mieux.
Commencez par ces quelques PISTES D’INTERVENTIONS :
- Dites-lui non malgré que ça lui déplaise et ne revenez pas sur vos décisions.
- Faites-le attendre et patienter en lui disant à quel moment vous serez bientôt disponible. Ses demandes ne sont pas des ordres.
- Dites-lui vos règles importantes et ne les négociez pas. Il est normal d’être plus souple sur certaines choses et non-négociables sur d’autres. Déterminez ce sur quoi vous serez inébranlables.
- Donnez-lui du pouvoir sur de petites choses à l’intérieur de votre règle, mais ne négociez pas la règle. Par exemple, le bain est non-négociable, mais il peut décider s’il préfère la douche ou le bain, avec papa ou maman ou avec des jouets ou de la mousse.
- Établissez un mode d’intervention pour les comportements difficiles (conséquences, nombre d’avertissements, etc.) et soyez le plus cohérents possibles au sein du couple.
- Si vous utilisez un tableau de motivation, optez pour des permissions spéciales ou des moments privilégiés plutôt que l’achat de jouets.
Besoin d’un coup de pouce à la maison?
- Les crises sont fréquentes?
- Tu as le sentiment d’avoir perdu le contrôle?
- Ton enfant ne t’écoute pas?
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– Jessica Rousseau, Coach parental