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Quand il invite un ami à la maison, c’est la cata!

Quand à chaque fois qu’il invite un ami, ça se termine en catastrophe, ça donne peu envie de recommencer. Comme parent, on pourrait être tenter de décréter que les amis à la maison, c’est fini.

Pourtant, il n’y a rien de mieux que la maison pour acquérir de meilleures aptitudes relationnelles.

Je suis Jessica Rousseau, MamanÉducatrucs, Technicienne en éducation spécialisée et je te donne quelques pistes pour ton coffre à outils de Super-Parent.

Qu’est-ce qui fait que ça tourne toujours mal?

Est-ce que notre enfant fait partie du problème ou est-ce plutôt situationnel?

Est-ce que peu importe l’invité et le contexte, c’est toujours la catastrophe?

Est-ce que le choix des amis change le déroulement?

Parfois, le tempérament de chacun rend le duo plus vulnérable.

Par exemple, 2 enfants de type « petit chef » qui veulent tout contrôler, tout gérer et tout décider formeront une équipe explosive. Ce sera un duel de « Germain et Germaine ».

De plus, selon le contexte de jeu, certains amis seront plus favorables que d’autres.

Par exemple, peut-être que pour faire un jeu tranquille dans la chambre, la petite voisine est une candidate parfaite alors que pour inviter un ami à faire une guerre d’eau, le petit cousin est un choix gagnant.

Ceci étant dit, même les meilleurs amis du monde se chicanent! C’est d’ailleurs un excellent moyen d’apprendre à communiquer, négocier et s’affirmer!

Oups! Peu importe qui il invite, c’est la bagarre!

Lorsqu’on observe que notre enfant n’arrive pas à entretenir de belles relations peu importe avec qui et le contexte de jeu, on devra cibler les comportements qu’il devra travailler.

Quelques pistes :

Est-il trop rigide? A-t-il du mal à écouter les idées des autres? Veut-il tout contrôler?

Manque-t-il d’empathie? Reconnait-il les émotions des autres?

Est-il trop sensible? Est-il envahi par ses émotions à la moindre contrariété?

Est-il anxieux? Perçoit-il l’autre comme une menace? Se fait-il des scénarios?

Est-ce que sa maturité ou son intelligence le place en position de supériorité ou d’infériorité? Ressent-il qu’il est différent ou incompris?

Est-il impulsif? Ses comportements dissuadent-ils les autres d’avoir envie de rester en sa compagnie? Il tape, il insulte, il réagit fortement?

Est-il hyperactif? Il passe du coq à l’âne, ne tient pas en place? Il semble toujours trop excité? Il commence plein de choses, mais ne termine rien? Il court, parle et s’agite sans cesse?

A-t-il un déficit d’attention? Il ne remarque pas les autres, ne mémorise pas les consignes? Il fait toujours répéter son interlocuteur ou part toujours dans la lune?

Une fois qu’on aura cibler ce qui l’empêche d’entretenir de belles relations, on adaptera nos interventions en fonction de ses besoins.

 

  • Lui apprendre à écouter les idées des autres.
  • Faire des compromis.
  • Apprendre à gagner et à perdre.
  • Décoder les émotions des autres.
  • Mieux communiquer ses envies ou ses peurs.
  • Écouter sans couper la parole.
  • Faire une chose à la fois.
  • Accepter de partager.
  • S’entraîner à se calmer.
  • Etc.

Avant d’inviter un ami, accompagnez-le à l’aide de situations de la vie de famille.

Pour débuter, avant d’être trop ambitieux, profitons du laboratoire privilégié qu’est la maison pour travailler les comportements problématiques à l’aide des membres de la famille, de la fratrie ou d’un entourage plus compréhensif.

Par exemple, s’il veut tout gérer et que son attitude dissuade les autres de jouer avec lui :

  • Initiez des jeux de rôles dans lesquelles l’écoute des autres est importante pour contribuer au jeu;
  • Pensez à utiliser des jeux de société collaboratifs plutôt que des jeux compétitifs;
  • Démarrez un projet commun et mettez en lumière l’importance de la contribution de chacun pour réussir le projet ( une murale géante à colorier, une cabane à oiseau à fabriquer, une cabane de branches à bâtir dans la forêt, la préparation d’un gâteau, etc.);
  • Etc.

Quoi faire quand on prévoit inviter un ami :

Choisir le bon ami.

Choisissez un ami avec qui votre enfant a des intérêts similaires et avec qui le tempérament sera compatible. Évitez donc d’inviter un ami qui présente lui aussi des difficultés qui génèreront des conflits prévisibles. Autrement dit, pour commencer, on évitera de réunir deux « petits chefs » ou encore deux enfants turbulents qui réagiront fortement à la moindre contrariété. Par exemple, choisissez un ami qui sera plus calme et plus docile ou encore un ami un peu plus vieux que le vôtre qui sera plus patient et plus conciliant.

Un ami à la fois.

Donnez-lui une chance! Il vaut mieux avoir un seul ami à la fois pour favoriser de meilleurs interactions et réduire la complexité des relations.

Réduisez la durée de la visite.

Soyez réaliste. Il vaut mieux inviter un ami pour une courte durée durant laquelle on sera disponible pour les accompagner, s’il le faut. De plus, il sera plus facile de faire vivre une courte période de jeu positive que d’étendre l’activité sur une longue période qui suscitera de nombreuses sources de conflits. Autrement dit, il vaut mieux bref et bien que long et pénible! Par exemple, débutez une période de jeu de 1 heure et augmentez la durée au fil de la progression de votre enfant.

Clarifiez les règles avant de débuter.

Mettez au claire les règles avec votre enfant et n’hésitez pas à éclaircir les consignes avec l’invité. Par exemple, sachant que votre enfant panique lorsqu’il a peur qu’un ami touche à ses choses dans sa chambre, informez l’ami qu’ils n’auront pas le droit de jouer dans la chambre car votre enfant veut préserver son intimité.

Mettez-vous disponible pour les encadrer.

Soyez présent. Sans être toujours à côté d’eux, soyez à l’affût. Prévoyez de vous réserver du temps pour les encadrer, au besoin. Par exemple, aidez-les à initier un jeu ou à s’organiser pour mettre de l’avant le plaisir et la coopération. Évitez de les laisser trop à eux-mêmes pour débuter.

Intervenez discrètement.

Lorsque vous devez intervenir auprès de votre enfant, faites-le modérément, comme un guide. Si vous devez intervenir plus fermement, prenez-le à l’écart. Évitez de le réprimander devant son ami. Prenez soin de son estime de soi et surtout de ne pas l’humilier.

Reconnaissez ses réussites.

Au départ de son ami, mettez en lumière les bons coups de votre enfant en faisant un bref retour avec lui. Discutez de ce qui sera bon à reconduire et ce qui sera à faire attention.

Sélectionner des activités adaptées.

Plutôt que de débuter par des jeux de rôles et de leur laisser tout leur libre arbitre, débutez par des jeux côtes-à-côtes ou légèrement dirigés. Pensons à des arts-plastiques, cuisiner des biscuits, faire un parcours moteur, préparer une chasse aux trésors, faire un jeu de société, jouer au bingo, fais-moi un dessin, etc.

Des stratégies à apprendre!

Autant au sein de la famille qu’en présence d’un ami, mettez de l’avant les trucs auxquels votre enfant peut avoir recours soit pour se calmer, soit pour faire des compromis, soit pour résoudre des conflits ou toutes autres stratégies qui pourront lui prêter main forte en lien avec ses besoins. Pensez à utiliser une minuterie pour alterner les rôles ou la durée d’un jeu, piger dans un sac leurs suggestions d’activités, faire « roche-papier-ciseau » pour savoir qui débute le premier, tamiser les lumières pour créer une ambiance plus calme, mettre une musique d’ambiance, avoir un code secret à l’aide d’un geste pour lui signaler qu’il doit se calmer, offrir une pause collation, etc.

Un pas à la fois!

Rappelez-vous que pour débuter, l’objectif est de permettre à votre enfant de vivre des interactions positives tout en réduisant les facteurs de stress. On modèrera les difficultés en étant nous-même disponible pour intervenir avec les comportements moins adaptés.

Progressivement, vous adapterez l’ensemble de vos stratégies et des activités proposées. Petit à petit, vous lui laisserez plus de liberté dans ses choix et augmenterez la durée de la visite de son ami. De plus, vous pourrez varier les contextes de jeu pour maximiser l’apprentissage de ses habiletés sociales!

Jessica Rousseau, MamanÉducatrucs xx



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