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Les disputes entre frères et sœurs.

Même si les chicanes entre frères et sœurs sont normales, elles peuvent devenir rapidement irritantes pour les parents. Oui, un moment donné, ça nous fatigue! On peut passer beaucoup de temps et d’énergie à gérer de la bisbille. Malgré qu’on se passerait bien de leurs disputes, c’est une réalité presque incontournable. Sachant cela, il y a quelques méthodes à privilégier pour intervenir avec les conflits entre frères et sœurs.

Je suis Jessica Rousseau, Technicienne en éducation spécialisée, fondatrice de MamanÉducatrucs et je te donne quelques pistes pour ton coffre à outils de super-parent.

Des expériences essentielles!

Si ça nous énerve un brin, on comprend aussi que pour apprendre à mieux gérer les conflits, il est essentiel d’en avoir quelques-uns! Les disputes permettent aux enfants d’expérimenter plusieurs aspects importants au cours de leur développement.

  • S’exprimer : dire leurs besoins, partager leurs idées et leurs opinions;
  • S’affirmer : nommer leurs désaccords et expliquer leurs choix;
  • Résoudre des conflits : proposer des solutions et trouver des compromis;
  • Gestion de ses relations : écouter et reconnaître les émotions de ses pairs, identifier l’impact de ses gestes et paroles, se mettre dans la peau de l’autre;
  • Gestion de ses émotions : apprendre à mieux tolérer les différences et les frustrations, apprendre à perdre et ne pas toujours avoir raison, trouver des moyens pour se remettre de ses déceptions.

En bref, même si ça devient énergivore pour les parents, leurs disputes sont un excellent laboratoire de la vie!

Pas partout pareil!

Si les chicanes sont présentent dans toutes les familles avec une fratrie, ce n’est pas pour autant partout pareil.

Dans certaines familles, les disputes entre frères et sœurs seront toujours omniprésentes et dans d’autres ce sera rarissime.

Il y a quelques facteurs qui influenceront la nature des chicanes, mais aussi leur fréquence et leur intensité.

Il va s’en dire qu’un grand frère de 11 ans et une petite sœur de 4 ans se disputeront rarement pour le partage de leurs jouets. Ils ne convoitent pas les mêmes choses. Cependant, le grand frère se disputera peut-être plus pour faire respecter son territoire quand la petite soeur rentre dans sa chambre et touche à ses choses sans sa permission.

Deux sœurs de 4 et 6 ans joueront probablement beaucoup ensemble. Si elles s’amuseront pendant des heures, elles auront aussi beaucoup plus d’opportunités de se disputer et de convoiter les mêmes choses.

Deux petits frères jumeaux ou avec un mince écart d’âge brasseront probablement plus la baraque que d’autres. Ils auront probablement beaucoup plus de plans et de projets à partager, mais la chamaille sera, elle aussi, beaucoup plus présente.

Au contraire, la grande sœur de 10 ans avec son petit frère de 5 ans, aura tendance à le materner, le divertir, vouloir jouer à la maman et à la prof avec lui. S’ils ne partageront pas toutes les mêmes activités, l’ainée aura plus tendance à faire suivre le plus petit dans son univers et se mettra souvent à son niveau pour en prendre soin.

En bref, la fratrie de même sexe et celle qui a un mince écart d’âge ont beaucoup plus de contextes pour se disputer.

La personnalité!

Malgré tous les facteurs pré-déterminants, les enfants ont tous leurs propres traits de caractère. Certains frères et sœurs seront fusionnels et d’autres « chien et chat ».

Ici, mes filles ont moins de 2 ans d’écart. Elles jouent énormément ensemble et sans pouvoir encore le reconnaître, elles sont certainement la meilleure amie de l’autre. Elles pourront jouer ensemble pendant des heures et s’auto-suffirent. Elles géreront d’elles-mêmes leurs petits désaccords, mais il viendra quand même un point où elles auront atteint leur quota! Besoin d’un break!

D’autres, tenteront tant bien que mal de partager une même activité, mais ça finira toujours bien vite en queue de poisson. L’un est de type turbulent et l’autre calme. Il se peut fort bien qu’ils ne trouvent pas de terrain d’entente et qu’ils se désintéressent rapidement l’un de l’autre. L’un dit noir, l’autre dit blanc.

Lorsque les enfants sont de type « chien et chat », on ne peut pas les forcer à jouer ensemble, mais on peut trouver un projet commun qui leur apprendra à coopérer, à mieux percevoir les qualités de l’autre et de quelles manières ils peuvent être complémentaires.

Mes pistes « Quoi faire avec les conflits? » :

On ne devient pas forgeron sans forger! Sachez leur laisser de l’espace pour gérer leurs conflits. Bien sûre, il faut d’abord leur avoir enseigner des moyens d’y parvenir. En demeurant attentif, on interviendra seulement au besoin.

  1. Compartimenter : Quand il le faut, chacun prend son bord. On peut mettre une activité en veille, le temps que chacun soit disposée à la reprendre. On peut également maintenir l’activité, mais couper leurs interactions en délimitant un territoire à chacun le temps qu’ils puissent à nouveau avoir envie d’être ensemble plus harmonieusement.
  2. Boîtes à objets précieux : Offrez-leur un bac de rangement ou réservez-leur une tablette sur l’étagère. Placez-y ce qu’ils n’ont pas envie de prêter, à moins qu’ils en donnent leur permission.
  3. Trousse de solutions : Apprenez-leur quelques astuces et s’il le faut, mettez vos trucs en images sur une affiche qu’ils pourront consulter.
  • Utiliser un tour de rôle avec une minuterie;
  • Faire un échange;
  • Changer d’activité ou de pièce;
  • Trouver un compromis tel que « On fait ton idée, mais tantôt c’est mon tour. »;
  • Dire nos émotions et écouter celles de l’autre.
  • Donner notre version des faits et écouter celle de l’autre.
  • Demander de l’aide;
  • Présenter des excuses;
  • Faire un geste réparateur.

S’affirmer en trois étapes.

On enseigne aux enfants à se faire entendre en trois étapes. La voix, le regard et la posture sont des facteurs importants pour se faire respecter. Pratiquez-vous avec des jeux de rôles!

 

1ere étape :

« Arrête. Je n’aime pas cela. Ça me dérange. Je veux être tranquille. »

(On prend la voix gentille, mais avec confiance et on emploie le « JE ».)

2e étape:

« Tu arrêtes maintenant. Je ne veux pas. »

(On prend une voix ferme, convaincante et on regarde l’autre dans les yeux. On se tient droit et solide.)

3e étape :

« Arrête. Je te l’ai déjà dit 2 fois. Si tu continues, je vais en parler à un adulte. C’est assez, maintenant. »

( Sans crier, on sort la grosse voix et les gros yeux! On se gonfle le corps en respirant bien profondément et on s’imagine être un géant. )

*Attention : On garde en tête que l’enfant qui dit 3 fois « arrête » et qui finit par se mettre en colère, n’a pas complètement tort. Ainsi, on ne réprimande pas seulement l’enfant qui a fini par bousculer après avoir dit plusieurs fois « arrête ».

Celui qui provoque et qui ne respecte pas les « arrête » des autres s’exposera lui aussi à des conséquences.

Jouer au médiateur.

Comme parent, quand vient le temps de s’en mêler, on les rassemblera et on prendra le rôle du médiateur. Ainsi, on leur donnera un modèle de résolution de conflits, puis on les impliquera sans prendre parti.

Chacun leur tour, ils prendront la parole pour expliquer ce qui se passe. Ensuite, on les guidera dans leur recherche de solutions. Puis, on les invitera à s’entendre sur la solution la plus équitable. On les invite à nommer leurs émotions et à faire la paix.

Parfois, il se peut que le conflit ne se règle pas tout de suite. C’est correct. Ils peuvent avoir besoin de prendre du recul ou de se calmer avant d’être en mesure de faire la paix.

Le rôle du parent est de les guider en les amenant à réfléchir et en les aidant à se mettre dans la peau de l’autre.

La méthode classique « Toi, est-ce que tu aimerais cela que…? » est très efficace pour aider l’enfant à identifier les émotions de l’autre et réfléchir à ses actions.

Bien sûre, on ne tolère pas les gestes brusques, et les paroles humiliantes, blessantes.

Cependant, il est quand même bon de vérifier qu’est-ce qui à incité un enfant à donner un coup, surtout si ce comportement est inhabituel.

Certains enfants sont des pros de la provocation ou agissent toujours par « en-dessous ». Un jour ou l’autre, quelqu’un va se tanner et lui retourner la monnaie de sa pièce.

Un enfant peut en avoir marre de se faire « marcher sur les pieds » ou décidera enfin de s’affirmer.  Ainsi, si on n’approuve pas le geste, on peut y trouver une explication et intervenir aussi auprès du provocateur. Des conséquences peuvent s’appliquer à l’un ou à tous.

Un petit mot sur l’enfant rapporteur.

Les enfants ont souvent tendance à rapporter les torts de l’autre. Lorsqu’il s’agit d’une dispute, il faut prendre garde à ne pas juger trop vite. Il y a souvent 2 côtés à une médaille. Faites votre propre enquête.

Certains enfants rapporteront des situations qui sont normalement réprimandées par l’adulte en espérant que le fautif soit puni. De cette façon, plusieurs tout-petits rechercheront de l’attention en espérant se mettre en valeur auprès de l’adulte et en obtenir sa complicité. On portera donc attention à ne pas l’encourager et en ne lui donnant pas nécessairement raison.

Quoi faire?

  • Confirmez-lui plutôt la règle qu’il cherche peut-être à valider. « Oui, il est interdit de… ».
  • Demandez-lui plutôt pourquoi il vient vous en parlez et identifiez ses motivations.
  • Invitez-le à régler ses problèmes directement.
  • Si la dénonciation mérite d’être tenu en considération, intervenez discrètement avec l’enfant concerné et ne valorisez pas pour autant le rapporteur.
  • Rappelez-lui simplement que c’est à l’adulte de veiller à la discipline.
  • S’il recherche votre complicité de cette façon, trouvez de meilleurs contextes pour le faire sentir apprécié.

Mon mot de la fin.

Bien sûre, comme parent, il y a des méthodes à éviter, comme crier lorsqu’ils crient ou encore leur confisquer un jouet lorsqu’un seul enfant refuse de collaborer. On devrait aussi éviter de toujours demander au même enfant d’être conciliant puisqu’il est le plus grand ou le plus mature.

On garde en tête que chacun a le droit d’exprimer ses besoins et que quand c’est possible, on les respecte ou on trouve un terrain d’entente.

Je sais, la chicane, ça devient irritant, mais plus on s’investit à leur enseigner de bonnes méthodes, plus vous verrez qu’ils s’arrangeront très souvent par eux-mêmes.

Ici, souvent, je n’ai qu’à dire « Réglez ça ensemble et si ça ne fonctionne pas du tout, reviens me voir et je t’aiderai. »

Jessica Rousseau, MamanÉducatrucs xx



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