Quel parent n’a jamais éprouvé de la peine en laissant son tout-petit qui refusait de le voir partir? Chaque enfant qui débute son intégration à la garderie aura des appréhensions. Certaines attitudes et bonnes pratiques aideront votre enfant à s’acclimater.

Je suis Jessica Rousseau, Coach parental et je te partage des pistes basées sur l’expérience que j’ai vécue lors de mes années en tant que responsable d’un service de garde.

L’angoisse de séparation est une étape normale

C’est tout à fait normal qu’un enfant réagisse à la séparation d’avec son parent. C’est en construisant une nouvelle relation sécurisante et aimante que votre enfant arrivera à se détacher un peu mieux de vous (ne vous inquiétez pas, ses parents resteront toujours les plus importants à ses yeux).

Que votre enfant soit bébé ou un peu plus grand, se séparer de vous dans un nouveau contexte réveil en lui des appréhensions. Il perd ses repères habituels et devra en construire de nouveaux pour être rassuré.

Normalement,  quand il a un bobo ou va au parc, c’est grâce à vous qu’il réussit à s’éloigner car il sait que vous êtes proche. S’il a peur d’essayer le toboggan au parc, il vous prend la main. S’il se demande s’il peut faire comme l’autre enfant, il tourne sa tête vers vous. Il a appris qu’il peut compter sur ses parents.

Quand l’enfant rentre à la garderie, il doit apprendre à compter sur une nouvelle personne durant l’absence de ses parents. Il faut donc se donner une période d’adaptation pendant laquelle l’enfant va bâtir sa relation sécurisante avec l’éducatrice. Tout comme avec vous, plus l’éducatrice répondra à ses pleurs, le nourrira, prendra soin de lui, plus l’enfant se sentira entre de bonnes mains.

La rentrée progressive favorise l’adaptation

Lorsqu’on débute la garderie avec un bébé ou lorsqu’on change de milieu de garde, il est recommandée d’opter pour une rentrée progressive.

Respecter le rythme de l’enfant lui permet d’apprivoiser son nouvel espace, les choses qui s’y trouve, les bruits qu’on y entend et les gens qu’on y voit. À force de revivre ce contexte, ça deviendra un lieu de plus en plus familier et il s’y sentira bien.

Il en va de même pour la responsable qui apprendra à connaître votre enfant.

Comment faire une intégration à la garderie?

L’enfant n’a pas la notion du temps. Sachant cela ce n’est pas la durée de sa visite qui favorise son intégration à la garderie, mais la fréquence. Il vaut mieux qu’il y aille souvent, mais moins longtemps. En multipliant les visites rapprochées, vous lui offrez une vraie occasion de s’adapter.

De plus, en débutant avec de plus petites périodes, vous lui permettrez de mieux se reposer. Tous ces changements le fatigue et peuvent troubler son sommeil.

À l’inverse, en optant pour une longue journée 1 fois ou 2 par semaine, l’enfant met plus de temps à s’adapter. Chaque nouvelle visite est comme sa première fois. Avec les pleurs qui peuvent être plus fortes, l’enfant est très fatigué et qui dit enfant fatigué dit encore plus de pleurs. Plus il sera épuisé, plus il aura du mal à manger et dormir à la garderie. Le stress le rendra très inconfortable.

On peut donc retenir qu’il vaut mieux y aller 4 matins/semaine durant 2 heures et augmenter progressivement la durée.

Qu’est-ce que l’éducatrice peut faire?

Si vous êtes une éducatrice, votre premier objectif est créer un sentiment de sécurité chez l’enfant à chaque contact qu’il a avec vous.

Quelques façons simples de développer un lien affectif:

• En répondant à ses pleurs
• En le prenant dans vos bras
• En multipliant les contacts physiques affectueux
• En utilisant une voix réconfortante
• En lui chantant des comptines
• En lui apportant son objet réconfort
• En restant proche et à sa vue
• En lui faisant des sourires et des compliments
• En jouant avec lui

Un accueil chaleureux facilite l’intégration à la garderie

Que l’enfant soit nouveau ou non, il est super important de l’accueillir avec amour chaque jour. Dès son arrivée, l’enfant doit se sentir le bienvenue.

L’accueil est aimant et l’enfant se sent pris en charge. Plus l’enfant se sent aimé par cette personne et plus il ressent qu’elle est disponible pour lui, plus l’enfant arrve à se détache de son parent car il sent en confiance. C’est alors que le transfert des pouvoirs (du parent à l’éducatrice!) se passent bien.

Quelques façons simples de rendre l’accueil chaleureux:

• Se déplacer et aller à sa rencontre à son arrivée
• Se mettre à sa hauteur et le saluer
• Lui dire qu’on est content de le voir
• Lui faire un geste affectueux
• Lui adresser un compliment sur son beau sourire aujourd’hui, sa jolie coiffure ou un vêtement qui lui va à ravir

Quand l’intégration est longue…

L’angoisse de séparation étant une étape normale, il n’ y pas lieu de s’inquiéter si votre enfant met quelques semaines à s’adapter. Même après quelques mois, ce n’est pas nécessairement inquiétant. Tout dépend de son tempérament, de son âge, de son lien avec vous, de votre propore anxiété, de sa relation avec l’éducatrice, de son horaire, de ce qu’il vit en parrallèle, etc.

Si vous commencez à vous sentir inquiet:

• Posez des questions. Comment ça se passe concrètement une fois que vous êtes partie? Qu’est-ce qui est fait pour rassurer l’enfant? Etc.
• Voyez comment vous pouvez aider et essayer des nouvelles choses. Par exemple, arriver plus tôt le matin quand l’éducatrice peut passer plus de temps avec lui.
• Arrivez à l’improviste pour récupérer l’enfant et observez. Est-ce qu’il se mêle aux autres? A-t-il accès à des jeux adaptés pour lui? Quelle est l’ambiance?  Y-a-t-il beaucoup de bruits? Comment interagis l’éducatrice avec l’ensemble des enfants? Etc.
• Parlez avec d’autres parents et voyez les différentes expériences.

Le tempérament est inné

Certains enfants sont de nature plus anxieuses que d’autres. Voyez dans votre environnement comment vous pouvez l’aider. Par exemple, je le ferai garder de temps en temps par ses grands-parents ou je l’habituerez à jouer un peu seul, etc.

Quand le lien d’attachement avec l’éducatrice ne s’installe pas

Personnellement, j’ai aimé d’amour presque tous les enfants que j’ai gardés lorsque j’ai opéré une garderie à la maison. Je dis presque, car c’est la vérité. Il y a des enfants avec qui ça ne clique pas (ça arrive!). On agit alors professionnellement, mais le lien d’attachement ne s’installe pas.

Il y a aussi des parents avec qui ça ne clique pas.

Comme la relation est un facteur déterminant qui aidera votre enfant à s’intégrer, voyez si le milieu ou la relation correspond vraiment aux besoins de votre enfant.

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Jessica Rousseau, Coach parental