

29 Sep Comment réagir avec mon enfant qui me provoque?
Il te rit au nez, te répond par des gros mots ou fait exactement le contraire de ce que tu lui as dit? Ça vient nous chercher comme parent, hen? Rassure-toi, tous les enfants vont contrevenir aux règles, s’opposer ou défier l’autorité. Ce n’est pas pour autant un problème tant que ça reste gérable ( la plupart du temps!).
Si ton enfant continue d’obéir aux consignes plus souvent qu’autrement, qu’il est heureux et qu’il fonctionne bien dans l’ensemble des environnements qu’il fréquente, ça va passer avec une bon cadre solide et une bonne relation.
Je suis Jessica Rousseau, MamanÉducatrucs, Technicienne en éducation spécialisée et je te donne quelques pistes pour ton coffre à outils de Super-Parent.
La provocation des tout-petits
Vous avez dit à votre coco de 3 ans de ne pas tirer sur la lampe sur pied dans le salon et dès que vous tournez le dos, il tire dessus et la fait tomber?
À cet âge, les enfants font toutes sortes de choses pour expérimenter.
On fait quoi, il est si petit?
- Expliquer les règles clairement
- Réitérer fréquemment les règles
- Les faire respecter à chaque fois
- Répéter notre intervention jusqu’à ce qu’elle soit comprise ( et prise au sérieux!)
Vous l’avez avertie de ne pas toucher à la lampe et il continue? Répétez que c’est non et agissez tout de suite en l’écartant.
(À cet âge, on pourrait dévier son attention ou carrément mettre la lampe inaccessible pour un temps.)
Il recommence quand même? Répétez que c’est non, écartez-le et orientez-le ailleurs ou vers autre chose.
S’il persiste, donnez deux choix…Soit il demeure là à jouer sans toucher et tout va bien, soit il devra jouer ailleurs.
Il continue? Allez, hop! Tu joues dans une autre pièce!
Il veut revenir? Alors, est-ce que tu écoutes la consigne? On répète la consigne et ses deux choix.
D’où ça vient, la provocation?
Une période de développement comme le Terrible 2 ou le Fucking four amène souvent plus de provocation. L’enfant cherche à vérifier s’il peut obtenir des gains en défiant l’autorité.
Certains événements ou expériences peuvent aussi déclencher des comportements plus provocateurs.
- L’enfant rentre à l’école ou fréquente de nouveaux amis? Ils sont très influençables, veulent essayer et imiter.
- L’enfant a soudainement changé et vous êtes inquiet? Des changements ou des évènements stressants peuvent provoquer de l’irritabilité et de l’agressivité. Posez des questions.
Un tempérament plus fougueux! Une proportion d’enfants seront un peu plus intenses que d’autres, c’est comme ça! La génétique est la génétique, on ne peut rien y faire! Les parents vont travailler plus fort, mais avec un bon contexte éducatif, au bout du compte, la situation évoluera bien.
Dans cette proportion d’enfants, certains auront des contextes éducatifs défavorables ou des expériences plus traumatisantes et la provocation deviendra un réel problème. Dans ces cas là, de l’aide professionnelle sera certainement nécessaire pour améliorer la situation et aider l’enfant.
*Une autre proportion d’enfants sera évalué avec un trouble d’opposition. Mais dans ces cas, il s’agit d’une situation extrêmement intense, souffrante, qui perdure tout le temps, avec tout le monde et partout. Seul une équipe d’experts qualifiés pourront évaluer et poser un diagnostic.
Le bon contexte éducatif
Le meilleur contexte éducatif est celui dans lequel l’enfant évolue en pouvant s’appuyer sur quelqu’un de confiance.
Il a des relations d’attachements significatives et ces personnes lui donnent une structure stable et cohérente. De plus, son environnement est structurant. Je t’accompagne, te montre, te supporte, te corrige et te montre encore.
Attention: Discipline trop rigide ou trop lousse?
L’enfant qui grandit dans une boîte trop serrée va chercher à ébranler et percer le cadre pour se trouver un peu d’air et d’espace.
L’enfant qui grandit dans une boîte trop fragile va constamment chercher à tester tous les côtés ( Ils n’ont pas l’air fort fort!). Il est à la recherche d’un cadre fiable et solide.
7 conseils pour mieux intervenir
Avoir un cadre solide
On dit souvent que les enfants testent! En fait, l’enfant vérifie!
Cette adulte est-il assez fort pour me supporter coûte que coûte? Va-t-il tenir le coup? Me garder en sécurité?
Il a besoin d’adultes fiables et structurants.
Rester en contrôle
En quête de pouvoir, l’enfant peut aimer se nourrir de vos réactions et de votre colère. Gardez votre sang froid!
Pas de gains
En aucun cas, l’enfant ne doit obtenir des gains à défier et provoquer. Si vous cédez à cause de son comportement, vous lui donnez du pouvoir au détriment de votre autorité. Si vous argumentez pendant 30 minutes (et que pendant ce temps il évite la règle en plus de vous accaparer!), il gagne du pouvoir sur la situation et sur vous. Faites-en sorte qu’il n’obtienne aucun avantage.
Valoriser
Pour qu’un meilleur comportement devienne plus intéressant pour lui, valorisez des petits détails du quotidien. Un clin d’œil, un sourire en coin, un thumbs up. Puis, quelques remerciements et compliments. S’il a tendance à défaire vos compliments, allez-y à très petite dose.
Nourrir la relation
Il a besoin de remplir son réservoir affectif! S’il obtient de l’attention seulement pour se faire dicter sa conduite ou être réprimandé, la relation perd toute sa valeur.
Stop la négociation
Répétez (comme un perroquet!) la règle jusqu’à ce que ce soit fait, mais n’entretenez pas la discussion. Donc, terminé les explications, les raisons et les arguments. On répète la règle, c’est tout! S’il y a lieu, on annonce une conséquence ou on le prévient de la suite.
En ce sens, on peut mettre des délais, faire un décompte, utiliser la méthode 1-2-3, etc.
Travailler la gestion des émotions
Dans le quotidien, nommez régulièrement vos propres émotions pour lui donner un bon modèle.
« Ah, grosse journée, je suis fatigué. »
« Ah, je suis impatient d’avoir des nouvelles. »
« Ayoye. Ça me fait mal. »
Reflétez-lui fréquemment les émotions perçues dans son environnement, puis les siennes.
« Ouf. Il a l’air très en colère le petit garçon… »
« On dirait qu’elle a de la peine, hen? »
« Toi, est-ce que ça va ou ça t’inquiètes? T’as l’air de réfléchir… »
Ça fait partie de la game!
Tous les enfants défient leurs parents!
Ton tout-petit traverse une passade? Pas de panique, mais soyez son cadre solide.
Votre enfant provoque plus que la moyenne et est plus intense? Le problème est peut-être un peu plus sérieux, mais avec un bon contexte éducatif, vous y arriverez.
Votre enfant vous inquiète vraiment? Consultez son médecin.