enfant hypersensible

L’enfant hypersensible

Pour un parent, vivre avec un enfant hypersensible peut devenir un défi au quotidien. Il faut dire que pour l’enfant hypersensible, « tout » semble se vivre plus fortement que la plupart des autres enfants. D’ailleurs, les parents qui tentent d’expliquer ce qui se passe avec leur enfant vont généralement dire que tout est toujours trop gros et exagéré…Certains vont aussi tenter d’expliquer que leur enfant est « rigide ». Bien sûr, comme parent, il est normal de ne pas toujours comprendre les réactions de l’enfant.

Je suis Jessica Rousseau, Éducatrice spécialisée et Coach parental. J’accompagne les parents qui veulent résoudre des problèmes de comportement ou de sommeil avec leurs enfants. 

Dans cet article nous verrons quelques conseils pour mieux comprendre et accompagner l’enfant qui vit avec des hypersensibilités sensorielles.

 

Les hypersensibilités sensorielles: 3 exemples typiques

Examinons quelques exemples…

Sophia ne veut porter que son gros chandail mauve en molleton. C’est la crise monumentale si sa mère le met au lavage ou refuse qu’elle le porte quand il fait trop chaud. 

Hubert ne mange rien d’autres que des pâtes blanches. Il dit que tout lui donne envie de vomir. Il crie souvent à la table en disant que les assiettes puent.

Les parents de Maxime sont à bout de moyen. C’est rendu qu’ils tiennent leur fils de 4 ans de force pour lui laver les cheveux et lui couper les ongles. Quand il portait des couches, c’était l’enfer chaque fois qu’il fallait le changer. 

À première vue, n’importe qul enfant pourrait vivre un épisode de ce genre. Il faut donc souligner que dans le cas de l’enfant hypersensible, il s’agit plutôt d’un mode de fonctionnement quotidien. Ce n’est donc pas passager ou circonstantielle.

 

L’hypersensible absorbe tout ce qui l’entoure

 

Tout d’abord, il faut savoir que l’enfant hypersensible ressent plus fortement les différents stimulis autour de lui. C’est pourquoi il devient fréquemment envahis par ses émotions et que les crises sont plus fréquentes. 

Également, il est important de mieux comprendre ce qui déclenche les réactions excessives de l’enfant. Prenons en exemple votre détecteur de fumée !  Imaginons que dès que vous ouvrez la porte du four, le détecteur de fumée se déclenche.  L’alarme hurle ! C’est la panique ! Pourtant, vous cuisinez tout ce qui a de plus ordinaire, sans le moindre signe de fumée… Diriez-vous que ce détecteur s’énerve pour un rien ? ou qu’il est hypersensible ?

En fait, dans l’état actuel des choses, il y a une explication. Dans sa programmation, le détecteur de fumée traite mal les informations. En effet, il détecte « trop » et il envoie de fausses alarmes. 

D’ailleurs, comme on pourrait s’y attendre, c’est dce qui se passe avec l’enfant hypersensible. Son centre de traitement de l’informations perçoit trop ou dans d’autres cas, pas assez.  En somme, si l’enfant sonne souvent l’alarme, c’est parce que dans son corps, il est véritablement envahis par une sensation de danger et de grands inconforts.

 

L’exemple de Hubert: enfant hypersensible

 

Hubert fait une sortie à la piscine municipale. Il enlève ses sandales pour se diriger vers la piscine. En marchant nu-pieds sur le béton, il se met à hurler que ça brûle et que ça pique. En effet, le béton est un peu chaud dû au soleil qui plombe et la texture du béton crée une légère sensation de picotement sous les pieds. Cependant, tous les autres enfants circulent normalement autour de la piscine. Hubert, lui, hurle comme si ses pieds étaient pris en feu et il se sauve en courant sur l’herbe, refusant de revenir à la piscine. Il s’oppose fermement en criant. Il ne veut plus se baigner.

À première vue, avouons que ça semble excessif comme réaction mais, en fin de compte, la réaction de Hubert concorde avec le signal que son cerveau lui a envoyé. Son cerveau a trop détecté le niveau de chaleur et a sonné l’alarme… Hubert a donc réagit à la douleur et s’est sauvé du danger. Quoi de plus normal !  Il ne s’agit donc pas d’un caprice ou d’opposition.

En ce sens, si nous comprenons la situation de Hubert, nous comprenons aussi qu’il est inutile d’essayer de le convaincre que ce n’est rien…qu’il exagère…qu’il doit cesser ses caprices et revenir immédiatement près de la piscine…comme les autres. Pour y arriver, il faudra tenir compte de ce qu’il vit et trouver un moyen d’apaiser son grand inconfort.

En résumé, pour Hubert, ce qu’il ressent est bien réel. En adoptant une approche empathique, on réussira mieux à calmer l’enfant. 

 

Observer l’hypersensible à la garderie et à l’école

 

Malheureusement, comme les réactions de l’enfant nous semblent exagérées, les comportements des enfants hypersensibles sont souvent mal interprétés.

Ainsi, il est malheureusement fréquent que le comportement de l’enfant hypersensible soit traité comme s’il était un enfant capricieux, trop gâté ou opposant.

À la garderie, au moment d’aller au vestiaire avec tous les amis, Zoé frappe les autres en criant dès qu’ils la frôlent. Il lui arrive régulièrement de se sauver du vestiaire. Zoé devient plus fortement en crise lorsqu’on tente de la ramener au vestiaire. Les éducatrices disent qu’elle n’écoute pas les consignes…

À l’école, à  l’approche du dîner, Vincent ne travaille plus et devient très agité. Ses enseignants disent qu’il s’oppose au travail et qu’il a peut-être un TDAH.  À la cloche, il se sauve dans l’école et refuse de rentrer dans son local de dîner. Lorsqu’on l’oblige à rentrer à travers l’odeur des lunchs de tout le monde, il dit que ça pue et qu’il va vomir. Il s’isole donc dans les toilettes du local avec des hauts-le-cœur. Finalement,  il mange très peu et les après-midi en classe sont difficiles. 

 

Reconnaître un enfant hypersensible

 

L’enfant hypersensible manifeste différents signes au quotidien.

Autremnent dit, ses sens sont en état d’alerte et il peut devenir compliqué de gérer de simples moments du quotidien comme laver les cheveux, souper, être collé sur ses frères et soeurs en voiture, écouter de la musique en auto, s’habiller, gérer les changements de saison, aller à la piscine ou au restaurant.

Il faut souligner que tous les enfants pourront réagir intensément à différents moments de leur vie. Par exemple, il est tout à fait normal qu’un tout-petit, entre 0-5 ans, vivent plusieurs crises car il gère encore difficilement ses émotions. De plus, il n’y aurait rien d’anormal qu’un plus grand qui a très peur des araignées réagisse fortement quand il en voit une.

Pour l’enfant hypersensible, il ne s’agit pas d’une passe dans son développement ni d’une peur isolée. Il s’agit bel et bien d’un mode de fonctionnement au quotidien qui persiste dans le temps. D’ailleurs, il faut bien comprendre que c’est plus fort que lui et qu’il vit véritablement un grand inconfort.

 

Des signes chez l’enfant hypersensible:

 

  • Pleurs et crises multiples qui paraissent exagérées;
  • Réactions intenses pour des événements ordinaires;
  • Faible tolérance à la frustration, aux contrariétés, aux changements;
  • Profil plus introverti et timide;
  • Grande difficulté à faire des choix;
  • Tendance à être insécure, anxieux;
  • Grand besoin de s’isoler, jouer seul, être dans le silence et le calme;
  • Craint souvent de faire des sorties, d’aller dans des nouveaux lieux ou de participer à certaines activités.

 

 

L’influence de l’environnement

 

Votre rôle de parent et d’intervenant est important pour aider l’enfant au quotidien. Sachant qu’il est sensible à son environnement, votre ton et vos réactions influencent son comportement et ses réactions.

 

 À la maison

 

L’enfant hypersensible réagit moins bien avec un parent de style autoritaire  et peu chaleureux. Comme cet enfant est très sensible à son environnement, le parent empathique obtiendra de meilleurs résultats car l’enfant se sent davantage compris.

 

À la garderie et à l’école

 

Un éducateur peu chaleureux ou un enseignant sévère risque de favoriser l’opposition ou les colères car l’enfant se sent bousculé, humilié ou incompris. Il est donc préférable de nommer d’emblée les besoins de notre enfant et de demander à ce qu’il soit sous la garde d’une personne prévoyante, patiente et aimante.

 

Le parent anxieux ou surprotecteur

 

Puisque l’hypersensible est une petite éponge, grandir avec un parent particulièrement anxieux exacerbe sa propre anxiété. En effet, il est bon de rassurer l’enfant sans tomber dans l’excès. Trop le rassurer lui envoie le signal qu’il y a véritablement de quoi s’inquiéter.

En ce qui concerne le parent surprotecteur, celui-ci aura tendance à éviter d’exposer l’enfant à des situations auxquelles il serait bon de l’habituer progressivement. En effet, il est préférable de respecter le rythme de l’enfant mais, sans éviter toutes les situations inconfortables. L’enfant devra s’exposer à ses inconforts afin de développer des moyens qui vont l’aider à mieux gérer ses sensibilitées tout au long de sa vie.

 

Quoi faire quand on est le parent d’un enfant hypersensible ?

 

  • Offrez-lui de la proximité et du réconfort sans le rassurer à l’excès. Vous devez aussi être confiant et l’encourager à s’acclimater pas à pas.
  • Assurez-vous d’exposer votre enfant à des situations qui peuvent le mettre inconfortable, petit à petit, en testant différents moyens qui lui permettront de s’adapter progressivement.

 

 

Comment aider un enfant hypersensible?

 

C’est normal de ne pas toujours avoir la bonne approche, de manquer de patience ou d’énergie.

La plupart du temps, faites de votre mieux pour :

 

Anticiper les évènements

 

Selon les déclencheurs de crises, soyez prévoyant.

La veille, il choisit un ensemble de vêtements qu’il portera le lendemain. S’il ne tolère que le molleton, faites-le ménage des tiroirs et bonifiez sa garde-robe de textures douces.

S’il tolère mal la proximité à la table, offrez-lui une place à un bout de table, loin de ses frères et sœurs, par exemple. 

S’il tolère mal les bruits, réduisez les bruits inutiles. Toute la famille doit apprendre à composer avec les besoins particuliers de l’enfant. Ayez des coquilles anti-bruit disponibles, des bouchons d’oreille ou des écouteurs pour le calmer avec une musique douce, par exemple. Si on s’apprête à utiliser le mélangeur ou la balayeuse, on le prévient. Il pourra choisir s’il change de pièce ou non. 

Etc.

 

Accueillez ses émotions sans les banaliser

 

Même si ça semble un petit rien à vos yeux, rappelez-vous que c’est très difficile à vivre pour lui. Imaginez que vous avez une blessure vive  au pied et que chaque jour vous devez marcher dessus même si ça fait vraiment mal…Il y a de quoi réagir ! Soyez donc à l’écoute. Dites-lui que vous le comprenez. Surtout, ne lui dites-pas qu’il exagère ou que ce n’est rien…Être validé dans ce qu’il vit est la première étape pour s’apaiser.

 

Préparez-le aux changements

 

Il s’agit de rendre les événements le plus prévisible possible. Par exemple, utilisez le calendrier pour illustrer les vacances d’été.  Si les sorties spéciales sont une source d’anxiété pour lui, on pourra alors le préparer, prévoir un plan B et monter une trousse de survie apaisante (coquilles anti-bruit, doudou, jeux calmes compacts, collations non-périssables, etc.).

 

Accordez-lui des moments sans stimulations

 

Vous savez l’effet qu’a votre charge mentale sur vous, n’est-ce pas ? C’est épuisant ! Encore une fois, votre enfant est constamment surchargé. Il y a de quoi suréagir ! 

Un enfant hypersensible a donc besoin que son cerveau soit moins sollicité. Laissez-le jouer loin de l’agitation, accordez-lui la permission de sortir de la classe, offrez-lui des pauses plus régulières. N’attendez pas qu’il éclate. Agissez en amont !

 

Identifiez le niveau d’importance de ses sensibilités

 

Une fois que vous connaissez ses inconforts, dressez-vous un plan de match. Testez des moyens qui l’aideront à apaiser les inconforts sans toutefois toujours les éviter. Chaque enfant est unique. Il faut faire des essais-erreurs !

 

À retenir pour l’enfant hypersensible

 

  • Comme vous l’avez compris, c’est une petite éponge ! Son environnement influence son comportement. Intervenir sur les éléments que vous pouvez contrôler dans l’environnement est donc une clef essentielle. 
  • De plus, il se sent mieux avec un parent qui maîtrise lui-même ses émotions et qui inspire confiance.
  • Vous aiderez votre enfant en l’accompagnant avec empathie. 

 

En terminant, apprendre à vivre avec un enfant hypersensible est un défi qui peut affecter toute la famille. 

Pour bonifier vos outils et vos stratégies, vous pouvez consulter en coaching parental. 

Vous aurez ainsi la chance d’ajuster vos approches et d’apaiser le climat familial. 

Réservez un appel en cliquant ici et discutons ensemble de vos défis !

Jessica Rousseau, Coach parental

Télécharge ton guide gratuit !

Teste mes 3 solutions gagnantes pour des soirées métro-boulot-dodo plus agréables en famille.