Un grand nombre de parents se demandent quelles conséquences ils doivent donner à leur enfant lorsqu’il a un comportement inadéquat. Effectivement, sur le coup de l’évènement (ou de l’émotion!), il est parfois difficile de déterminer ce qui dissuadera l’enfant de recommencer.
Par exemple, quelle conséquence devrait-on appliquer s’il brise délibérément un jouet, s’il ment ou s’il refuse de faire ses leçons? Bien sûr, il y a autant de comportements que de conséquences possibles.
En ce sens, pour faire des conséquences une véritable affaire d’éducation, on devrait les utiliser comme des occasions d’apprentissage. Il s’agit donc de permettre à l’enfant d’apprendre ce qu’on attend de lui pour qu’il puisse s’ajuster de fois en fois. Alors, comment fait-on cela? Vous verrez, c’est beaucoup plus simple qu’on le pense!
Je suis Jessica Rousseau, Éducatrice spécialisée et Coach parental. J’accompagne les parents qui veulent régler des problèmes de comportements ou de sommeil avec leurs enfants.
Dans cet article, découvrez comment appliquer des conséquences responsabilisantes qui permettront à votre enfant de corriger ses comportements inadéquats et de s’améliorer de fois en fois.
Punitions et conséquences: quelle est la différence?
Beaucoup de parents ont du mal à faire la différence entre les punitions et les conséquences. Vous avez entendu dire qu’il faut privilégier les conséquences, pas les punitions, mais en quoi est-ce vraiment si différent?
Voyons voir…Demander à l’enfant d’aller à l’écart quelques minutes, le priver d’un dessert, lui confisquer un jouet, le mettre au lit plus tôt et le priver d’écrans… Ces mesures sont-elles des punitions ou des conséquences? En vérité, il peut s’agir des deux! Tout dépend du comportement reproché à l’enfant.
En effet, si l’enfant a lancé son écran quand on lui a demandé de le fermer, lui confisquer pourrait être une conséquence tout à fait logique. L’enfant devra apprendre à gérer sa colère associée aux écrans pour récupérer la permission de s’en servir.
Par contre, si l’enfant a déchiré le dessin de sa soeur quand celle-ci a refusé de partager les crayons avec lui, le priver d’écrans le reste de la journée ne le prépare pas à mieux régler ses conflits à l’avenir.
En résumé, pour savoir s’il s’agit d’une punition ou d’une conséquence, il faut d’abord regarder le contexte. Il n’y a donc pas de listes toutes faites « punitions » et d’autres « conséquences ». C’est bel et bien du cas par cas!
La punition: qu’est-ce que c’est exactement?
La plupart des parents utilisent la punition lorsque l’enfant contrevient aux règles ou adopte un comportement inadéquat. En général, on se dit que si l’enfant est privé de quelque chose qu’il aime, par exemple, il s’en rappellera suffisamment pour ne plus recommencer le comportement qu’on lui reprochait au départ.
En effet, on reconnaît une punition quand le principal objectif de celle-ci est de frustrer l’enfant sans tenir compte du contexte.
En agissant de la sorte, l’enfant vit effectivement une expérience désagréable dont il se souviendra, mais il ne découvre pas ce qu’on attend de lui à la place.
Dans cet ordre d’idées, lorsque le même contexte se représente, l’enfant n’a pas fait les apprentissages nécessaires pour faire autrement que ce qu’on lui reprochait la dernière fois.
Par exemple, Nolan, 10 ans, manque son autobus scolaire car il a passé son matin à rouspéter au lieu de s’activer sur ses tâches. Voilà que ce comportement oblige son parent à aller le reconduire à l’école et être lui-même en retard au travail. En colère, le père annonce donc à son fils qu’il est privé de jouer avec ses amis le reste de la semaine.
En effet, cette punition est frustrante et Nolan risque de s’en rappeler. Par contre, il n’a pas appris à se prendre en main le matin et à s’enligner pour les prochaines fois.
En ce sens, pour que Nolan ressorte de cette expérience grandi, il vaudra mieux qu’il vivent des conséquences qui lui apprennent à devenir plus responsable le matin.
En résumé, la punition frustre l’enfant, mais n’est pas directement associée au comportement reproché. Elle ne lui fournit donc pas les moyens nécessaires pour apprendre ce qu’on attend de lui les prochaines fois.
Les conséquences: comment les appliquer?
Les conséquences sont quant à elles utilisées comme un processus d’apprentissage. Même si elles peuvent également frustrer l’enfant, contrairement aux punitions, elles lui permettent de pratiquer ce qu’on s’attend de lui la prochaine fois. Dans d’autres cas, la conséquence pourrait offrir à l’enfant l’occasion de se racheter ou de réparer son erreur.
Par exemple, reprenons l’exemple de Nolan qui manque son autobus dû à son rouspétage du matin.
Pour être constructif dans cette situation, plusieurs conséquences seraient possibles. Sachant qu’on souhaite que Nolan en ressorte grandi, les conséquences devraient exiger de lui qu’il se prenne en main lors des prochains matins.
Voyons voir…Pour les prochains jours, Nolan devra se lever plus tôt qu’à l’habitude pour mieux gérer son temps le matin. De plus, puisqu’il repousse ses tâches matinales, il devra s’y concentrer entièrement sans d’autres distractions. Il ne pourra donc plus ouvrir la télévision le matin. Également, il devra quitter la maison 5 minutes plus tôt pour s’assurer de sa ponctualité à l’arrêt d’autobus.
De plus, le matin de son retard, son père ne motivera pas l’absence de son fils à sa place. Nolan devra s’excuser lui-même de son retard lorsqu’il rentrera en classe.
En effet, comme vous pouvez le constater, les conséquences ne sont pas moins exigeantes pour l’enfant. Au contraire, réparer ses torts demandent souvent bien plus d’efforts! Puis, l’enfant apprend.
Oui mais, si on fait les deux? Punitions et conséquences…
Personne n’est parfait!
Si vous réalisez que vous donnez parfois des conséquences parfois des punitions, commencez par faire l’inventaire!
Dans quels contextes avez-vous tendance à donner des punitions? Beaucoup de parents vont opter pour donner des punitions sur le coup de l’émotion. Ils se sentent offusqués, déçus ou choqués et la punition prend souvent des airs de menace.
Une fois que vous aurez identifié les comportements qui vous mettent hors de vous, prenez un pas d’avance! Si ces comportements devaient se reproduire, quelles conséquences pourriez-vous proposer à la place?
En ayant un plan à l’avance, il sera plus facile pour vous de l’appliquer au moment venu. Pas à pas, vous réduirez considérablement l’utilisation des punitions et vous appliquerez davantage de conséquences.
Quand l’émotion est trop forte, réfléchissez avant de parler!
Quand votre enfant vous déstabilise, plutôt que de trouver une conséquence trop vite, dites-lui clairement qu’il y aura une conséquence et que vous lui expliquerez quand vous y aurez réfléchi. En agissant ainsi, vous aurez l’occasion de vous calmer avant d’annoncer quoi que ce soit.
Dernier point: si malgré vos bonnes intentions, il vous arrive encore trop souvent de donner des punitions, sachez qu’à la longue, vous risquez d’augmenter considérablement les comportements difficiles de votre enfant. Cette idée saura peut-être vous convaincre de faire autrement!
Ah oui? Oui. En étant puni, l’enfant ressent toutes sortes d’émotions désagréables comme de la colère, mais pas que. Les punitions provoquent souvent un sentiment de rejet, de l’injustice et parfois même de l’humiliation ou de la peur. Pour ces raisons, ce mode de fonctionnement encourage l’enfant à vouloir brasser la cage de plus belle. Vous serez donc confronté à un enfant qui se rebelle et vous défie, mais pas que…Plus ça ira, plus il risque d’ignorer complètement votre autorité. C’est là que vous vous dites que peu importe la punition que vous lui donnez, ça ne lui fait plus ni chaud ni froid…En effet, une fois que votre autorité n’est plus légitime aux yeux de l’enfant, vous aurez du travail à faire pour renverser la vapeur. Il est cependant possible d’y arriver avec des consultations en coaching parental.
En résumé, les punitions sont à éviter le plus possible pour le bien de votre enfant et pour votre relation. Par contre, les conséquences sont à privilégier et s’avèrent positives pour le développement de l’enfant.
Les conséquences ne sont pas toujours une nécessité
Il est important de savoir qu’une conséquence n’est pas toujours nécessaire.
Rappelons-nous que nos enfants sont en apprentissage. Ils peuvent donc être maladroits, inconscients et faire des erreurs. C’est totalement normal!
Bien souvent, les émotions que l’enfant a vécu en faisant son erreur suffisent à ce qu’il en tire une leçon. Sinon, une simple discussion ou un avertissement vont souvent suffir.
Il est donc important de retenir que les enfants font souvent de simples erreurs et qu’un rappel, une discussion ou un avertissement peut très bien convenir.
Les conséquences selon l’âge
Bien entendu, les règles ne sont pas exactement les mêmes pour un tout-petit de 18 mois, de 5 ans et de 10 ans. Vos attentes évoluent! Les conséquences vont donc elles aussi variées en fonction des défis de l’enfant, mais aussi selon son âge.
En ce sens, avant 2-3 ans, on ne parle pas vraiment de conséquences. Le cerveau de l’enfant n’est pas suffisamment construit pour que les conséquences puissent devenir efficaces. Par contre, d’autres pistes d’interventions pourront aider l’enfant à apprendre ce qu’on attend de lui.
Par la suite, plus l’enfant grandit, plus nos modèles de conséquences deviendront responsabilisants et exigeants.
Pour tout savoir sur les conséquences à appliquer chez les enfants de 0 à 6 ans et les 6 ans et plus, vous pouvez accéder à la formation en ligne Comment trouver la bonne conséquence pour responsabiliser mon enfant? Dans cette formation, des pistes d’interventions vous seront proposées pour chaque âge. De plus, plusieurs modèles de conséquences, exemples et stratégies seront présentés pour vos plus grands.
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Jessica Rousseau, Coach parental
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