L’angoisse de séparation : comment aider mon enfant?

L’angoisse de séparation débute vers l’âge de 8 mois chez le bébé. Lorsqu’il voit son parent s’éloigner de lui, il se met à pleurer. Ses pleurs lui sont très utiles puisque c’est ainsi qu’il rappelle son parent auprès de lui. 

À cet âge, le bébé est très rassuré par la présence de son parent. Ainsi, lorsque tu quittes une pièce, sors de la chambre ou le laisse à la garderie, ton bébé peut devenir très inquiet. 

Chez un enfant de 18 mois et plus, l’anxiété de séparation peut aussi se manifester par périodes. 

Je suis Jessica Rousseau, Coach parental et voici des pistes pour mieux réagir à l’angoisse de séparation.

 

Qu’est-ce que l’angoisse de séparation?

L’angoisse de séparation est une étape normale. Les pleurs du bébé augmentent quand il voit que son parent sécurisant disparaît ou est en train de s’éloigner de lui. Le bébé se met à avoir peur. À l’inverse, garder son parent à proximité ou dans son champ visuel le met en confiance. 

On observe plus souvent l’angoisse de séparation entre 8 mois et 18 mois. Cependant, cette forme d’anxiété s’observe aussi chez un plus grand selon les situations qu’il vit. Par exemple, lors de la rentrée scolaire, aller à une première partie de soccer, partir au camp de vacances, aller à un examen médical, etc. Lorsque l’enfant  se retrouve dans des contextes qui ne lui sont pas familiers, il peut avoir peur ou pleurer quand son parent s’éloigne.

 

L’angoisse de séparation n’est pas la même avec les deux parents

Vous avez peut-être remarqué que selon le parent concerné, les réactions de l’enfant ne sont pas pareilles.

Par exemple, quand c’est maman qui quitte la maison, l’enfant pleure dans la fenêtre, mais quand c’est papa, il sourit en faisant bye bye de la main.

Le même phénomène s’observe fréquemment à l’heure du coucher. Maman n’arrive pas à sortir de la chambre sans des pleures et papa, pas de problème!

Si l’enfant ne pleure pas quand il reste avec maman, c’est parce qu’il se sent suffisamment rassuré par sa présence pour ne pas avoir peur de voir papa s’éloigner. À l’inverse, s’il pleure en voyant maman partir, ce n’est pas parce qu’il n’aime pas papa, mais plutôt parce qu’il a peur de voir maman s’éloigner.

L’enfant exprime donc une inquiétude lorsque sa figure d’attachement principal s’éloigne.

 

L’angoisse de séparation de l’enfant peut donc varier d’un parent à l’autre

Cette réaction est normale et s’explique par le lien d’attachement. Dès la naissance, votre enfant développe un lien particulier avec un parent. Il s’agira de la personne qui lui a apporté un sentiment de sécurité plus fort en répondant à ses pleurs et en prenant soin de lui.

Dans la plupart des familles, dès la naissance, il y a un parent qui s’occupe davantage de l’enfant. Avec les congés parentaux pris plus souvent par les mamans, il est plus fréquent que la figure d’attachement soit la mère. Par contre, le contraire est possible! Tout dépend du contexte familial.

Quand l’enfant est petit, il pourra réclamer un parent plus que l’autre.  Même si les deux parents se montrent disponibles et aimants, l’enfant se tourne quand même vers sa figure d’attachement. Ce comportement s’estompera en grandissant.

 

Quoi faire pour aider l’enfant angoissé?

Au fil de ses expériences, votre enfant apprendra que vous ne l’abandonnez pas lorsque vous partez au travail, allez faire une commission ou même quand vous allez seulement aux toilettes. Il constate que vous revenez à chaque fois.

De plus, il apprendra à s’attacher à d’autres personnes rassurantes en votre absence. 

Bien sûr, si on pense à la garderie ou à l’école, une fois que l’enfant a créé un lien de confiance avec la personne qui s’occupe de lui, tout va mieux. À l’inverse, si l’enfant n’arrive pas à trouver une personne suffisamment sécurisante quand son parent s’en va, l’angoisse de séparation pourrait se prolonger.

Il est donc important que le parent construise un réseau de confiance autour de l’enfant.

 

Des bonnes attitudes pour diminuer l’angoisse de séparation

 

Soyez rassurant, mais pas inquiétant

Le bébé qui pleure ne fait pas de caprices. Prenez-le dans vos bras et consolez-le. 

Votre présence et vos gestes affectueux le rassurent. 

Cependant, évitez d’en faire trop pour le rassurer. Surprotéger votre enfant ne l’aide pas, mais l’insécurise encore plus. La réaction démesurée d’un parent fait croire à l’enfant qu’il a raison de s’inquiéter. Si maman est inquiète alors moi aussi.

On opte alors pour une formule simple comme: 

« Je vois que tu es inquiet. Je suis certaine que tout ira bien. Je reviens après ta collation. Mamie, papa ou Mme Julie est avec toi. Je t’aime. »

 

Si vous avez envie de pleurer, évitez de le faire devant lui

  • Il est normal que ses pleurs vous affectent. C’est dur pour le cœur, on en convient! Vous avez le droit de pleurer, mais ne le faites pas devant lui. Sinon, il sera encore plus confus de vous voir pleurer.
  • Avec la garderie, vous pouvez discuter d’une routine pour faciliter la transition. Il est assez facile d’implanter un rituel apaisant et divertissant pour aider tout le monde au moment de la séparation.

 

Soyez positif et prévenant

  • Lorsque vous le confiez à la garderie ou à quelqu’un d’autre, montrez-lui que vous approuvez cette personne. Développer de belles relations avec les personnes qui s’occupent de lui est très important. Si vous les aimez, il a plus de chances de les aimer lui aussi. 
  • Lorsqu’un gardien vient à la maison ou si vous le déposez chez ses grands-parents, préparez ce qu’il faut pour que ce soit un moment positif. Suggérez une activité ou une collation spéciale, par exemple.
  • Dans un nouveau milieu, comme l’intégration à la garderie, à un cours de soccer ou en visite chez la famille, rentrez avec lui et explorez les lieux ensemble. Commencez par l’attirer sur des objets ou des jouets. Ensuite, créez des contacts avec les gens. En faisant cela, il s’adapte plus facilement.
  • À la maison, vous pourriez faire venir le jeune gardien ou un proche un peu avant l’heure de votre départ. Laissez-le s’acclimater pendant que vous terminez de vous préparer.

 

Ayez un bref rituel pour la garderie

  • Plus vous étirez le départ, plus vous prolongez la peur de votre enfant.  Faites votre rituel câlin-bisou, puis, bye. Ne partez pas dans son dos. Il sera encore plus méfiant les prochaines fois et s’agrippera davantage à son parent. C’est important qu’il sache que vous partez.

 

Donnez-lui des repères dans sa routine

  • Dites-lui concrètement à quel moment vous revenez. Plus il est petit, plus la notion du temps n’a aucun sens pour lui. Utilisez la routine qu’il connaît pour vous aider. Par exemple, je reviens après ton gros dodo de l’après-midi.

 

Créez une image positive dans sa tête

  • Faites-lui une promesse que vous allez tenir. Par exemple, tantôt nous jouerons à la coiffeuse ensemble ou avec tes petites voitures. Il peut ainsi s’imaginer être en votre présence un peu plus tard.

 

Faites-lui voir du monde et de nouveaux endroits

  • Prenez l’habitude de lui montrer différents environnements (épicerie, pharmacie, magasin, etc.).
  • Allez au parc , chez un ami ou chez les grands-parents.
  • Laissez d’autres personnes s’approcher de lui, changer une couche, servir sa collation, lui donner la main, le balancer au parc, tenir la poussette, etc.

 

Ne l’ignorez pas

  • Lors des rassemblements familiaux, par exemple, si l’enfant pleure, d’autres personnes peuvent tenter de consoler l’enfant. Si l’enfant semble l’accepter, c’est correct. 
  • Par contre, s’il vous réclame absolument, allez le voir et prenez le dans vos bras. Ne lui refusez pas votre réconfort pour le forcer à aller vers les autres. 
  • Il deviendra encore plus insécure et confus.

 

Des trucs pour faciliter la transition pendant l’angoisse de séparation

  • Faites-vous une poignée de main secrète.
  • Saluez-le par la fenêtre en faisant un truc drôle.
  • Laissez-lui une photo de famille.
  • Dessinez un coeur sur sa main.
  • Donnez-lui un objet réconfort (doudou, toutou, objet souvenir, etc.)
  • Parfumez un vêtement de votre odeur.
  • Jouez à faire coucou pour les bébés et à la cachette pour les plus grands.
  • Racontez des histoires sur la garderie ou la rentrée à l’école.

 

À retenir

  • L’angoisse de séparation est une étape normale qui se manifeste de 8 mois à 18 mois environ.
  • L’enfant de 18 mois et plus peut lui aussi connaître des périodes d’anxiété de séparation selon les contextes de vie qu’il traverse.
  • La présence des parents est donc très rassurante. N’hésitez pas à le prendre, lui parler doucement et à le flatter.
  • Variez les expériences que vit l’enfant pour l’habituer progressivement à voir d’autres personnes.
  • Il se peut que les deux parents soient confrontés à des réactions différentes de la part de l’enfant. C’est normal! Il s’agit du lien d’attachement.
  • Le lien d’attachement se crée avec la personne qui a le plus pris soin de l’enfant depuis sa naissance.
  • L’anxiété de séparation est temporaire. 
  • Rassurez votre enfant autant de fois qu’il le faut, mais ne le surprotégez pas. Une réaction d’anxiété chez le parent augmente l’anxiété chez l’enfant.

 

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Jessica Rousseau, Coach parental