

09 Août Ton enfant étire l’heure du dodo?
« J’envie de pipi. » « J’ai soif. » « Un dernier câlin. »
Il a déjà tout ce dont il a besoin, et pourtant, y’é pas couchable. Il passe son temps à te rappeler et à se relever. Tu n’viens plus à bout de la routine du dodo et tu appréhendes d’aller le coucher. Avant de sauter à la conclusion d’un « caprice », il est bon d’évaluer les motifs qui expliquent son comportement et d’adapter tes stratégies, selon ses besoins.
Une période qui passe.
La plupart des enfants se couchent généralement bien, mais presque tous ont, un jour ou l’autre, des périodes « terribles » où l’heure du coucher devient pénible.
Je me rappelle de ma 5 ans, vers 18 mois, c’était un vrai cauchemar. Alors que tout allait bien…BOUM. Le coucher est devenu un vrai chemin de croix. Ça prenait un siècle avant qu’elle s’endorme. Dès qu’on tentait de quitter le chevet de son lit, elle larmoyait. Ensuite, elle se relevait 100x. C’était interminable. Et même quand tu pensais qu’elle dormait après tout ce temps, ben non! Elle réapparaissait…J’en suis même venue à me demander si pour ma santé mentale, il ne valait pas mieux que je me couche près d’elle jusqu’à ce qu’elle s’endorme et le dossier serait clos…Mais, à force d’efforts et d’astuces en concordance avec ses besoins et mes valeurs, ça a passé.
Pas trop vite les conclusions.
Chaque enfant est unique. Même s’il y a de saines habitudes universelles qui favorisent le sommeil, ce qui déclenche ce comportement chez ton enfant peut être très différent de celui d’un autre. Tes stratégies s’adapteront en fonction du tien, pas celui du voisin.
En effet, pour certains, on sera plus patient, plus réconfortant et pour d’autres on adoptera une attitude plus ferme.
Pour certains, on soupçonnera des peurs, de l’anxiété et pour d’autres, de l’agitation, de la curiosité ou carrément de la recherche d’attention.
Pistes d’observations.
Depuis quand il fait cela? Élément déclencheur? Changement dans sa vie/dans sa routine ?
Est-ce qu’il a de nouvelles peurs?
Ma fille de 5 ans adore les bébés. Elle me parlait régulièrement de ce jour où elle serait une maman. Soudainement, du jour au lendemain, elle a déclaré qu’elle ne voulait plus jamais devenir une maman. Elle ne voulait plus de bébés. De fil en aiguille, à force de rechercher l’élément déclencheur de ce changement de cap drastique, j’ai fait le lien entre sa décision et les derniers évènements. Ma fille a eu une intervention médicale qui a nécessité la pose d’un cathéter. Cette expérience est un souvenir peu positif. La peur, la douleur, etc. Pour l’accompagner durant cette étape, je lui avais raconté que moi aussi j’avais eu un cathéter à l’hôpital, lors de mes accouchements. En discutant avec elle, de fil en aiguille, j’ai compris son interprétation. Elle ne voulait plus de bébés, car elle avait peur de revivre cette expérience du cathéter à son futur accouchement.
En effet, c’est l’interprétation de mon anecdote qui a influencé sa nouvelle perception.
Est-il insécure?
Que se passera-t-il si je me réveille seul? Si j’ai envie de pipi? Si je tombe de mon lit? Si je fais un cauchemar? Si on ne m’entend pas?
Est-il disposé à dormir?
Quelles activités faisait-il juste avant? Est-ce une activité trop stimulante ou encore peut-elle favoriser des cauchemars, du stress?
Est-ce qu’il ressent de la fatigue? Pas assez ou trop?
Évaluez le besoin des siestes et les heures de sommeil. Attention à ne pas couper les siestes trop vite.
Un enfant en manque de sommeil peut aussi avoir de grandes difficultés à s’endormir par accumulation de tensions. Il va s’agiter, tourner en rond et avoir de la difficulté à se détendre dû au stress.
Évitez de prolonger les siestes après 15h30 afin de ne pas nuire au dodo du soir.
Si l’enfant n’a plus besoin de siestes, il est quand même bon de prévoir une période de détente avec ou sans livres, jeux calmes, etc.
Est-ce que son environnement est propice au sommeil?
Y-a-t-il des éléments qui peuvent nuire à l’endormissement. (Des bruits, des ombres, de la lumière, la chaleur, le confort, la fratrie, etc.?)
Verbalise-t-il de grands questionnements à l’heure du coucher?
Est-il très « cérébral »? A-t-il besoin de faire le vide, réduire sa charge mentale?
Anticipe-t-il un évènement à venir?
Un rendez-vous à venir, un examen, un cours, une activité, un voyage, une garde-partagée, une nouvelle garderie, changement d’école, déménagement, etc.
Est-il curieux de ce que font les parents quand ils se couchent?
Est-ce que mes parents regardent la télévision, mange une collation…? Est-ce que je suis privé d’une activité que j’aimerais faire aussi?
Après le débroussaillage, viendra peut-être l’idée qu’il étire juste pour étirer.
Une fois qu’on a éliminé les autres hypothèses, on peut penser que notre enfant a besoin de nous par quête d’attention. Il souhaite notre présence et il le manifeste par ses multiples demandes qui étirent l’heure du dodo.
On peut être tenté de se dire que c’est du caprice, du niaisage, mais c’est faux.
C’est plutôt le désir d’en avoir encore. Encore plus de cette «dose bien-être» de maman et de papa.
Pistes d’interventions.
- Avoir reçu, avant l’heure du dodo, leur «dose bien-être». On recommande un moment exclusif de 15 minutes par enfant. Généralement, c’est plus applicable à l’heure de l’histoire au coucher. Sinon, on favorise une activité agréable en famille et un plus petit moment exclusif. L’essentiel est de répondre à son besoin affectif et de lui accorder de l’attention POSITIVE. Un enfant recherchera sa dose d’attention peu importe le moyen. Il pourrait s’inventer des bobos, dire une méchanceté, etc.
- Avoir complété une routine du dodo favorisant le sommeil et répondant à leurs besoins. Suivre des étapes qui permettent à l’enfant de prévoir les évènements à venir, de le sécuriser et de le calmer tout en s’assurant que les potentielles demandes à l’heure du coucher soient répondus avant le dodo.
- Avoir instauré un objet réconfort qui le sécurise et remplace le besoin essentiel de se référer uniquement à ses parents. On peut penser à un toutou, un doudou, une suce ou encore un moyen temporaire tel que prêter le chandail à maman, mettre une musique programmée 15 minutes, des collants fluorescents au plafond, etc.
- Instaurer un système qui permet à l’enfant de se repérer visuellement à l’aide d’un time timer, un sablier, une minuterie, etc. On mesure la période en présence de maman et papa dans la chambre. Ce type d’outil aide l’enfant à se préparer à la séparation avec son parent tout en réduisant les négociations au moment de quitter la pièce.
- Remettre des cartons/jetons qui concrétisent le nombre de rappels permis après le dodo. À utiliser avec jugement. Certains enfants ne les utiliseront pas systématiquement, mais seulement au besoin. D’autres, en profiteront pour les utiliser à tout propos.
- Illustrer à l’aide d’images ou « check list » des besoins à satisfaire AVANT le coucher. On se met en accord AVANT d’aller à la chambre qu’il a tout ce qu’il lui faut.
- Avoir mis en place des limites claires. Tout en étant bienveillant, on fait aussi preuve de fermeté. « On a regardé ta liste ensemble. Tu as déjà tout ce qu’il te faut. »
- Avoir l’habitude de quitter la chambre avec une phrase rituelle qui lui témoigne votre amour.
- Satisfaire sa curiosité et réduire son envie d’aller « espionner ». « Je m’en vais prendre un bain et ensuite je vais lire un peu dans mon lit. »
Un grand nombre de parents se questionnent à un moment ou à un autre sur la bonne technique à adopter pour coucher leur enfant qui « étire ».
Il est important de comprendre qu’on peut essayer toute sortes de choses, mais qu’il n’y a pas de recette magique.
Il faut mettre le doigt sur la raison et cette raison peut varier d’un enfant à l’autre. Il est aussi important de tenir compte du tempérament de notre enfant. Pour l’un, des stratégies peuvent être efficaces tandis que les mêmes stratégies seront pour un autre une source d’anxiété.
Dans tous les cas, il y a souvent bien des essaies et erreurs avant de tomber sur la bonne stratégie.
Croyez bien que ça passera.
On garde en tête le bon dosage entre bienveillance et fermeté, selon les besoins et l’enfant!
Bon dodo!
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