

15 Juil TDA/H : Médicamenter son enfant, oui ou non?
À l’annonce du diagnostic d’un TDA/H, vient la grande question (grande réflexion!), devrions-nous le médicamenter?
Les pours et les contres en fonction de chaque enfant est sûrement encore la meilleure méthode pour se sentir guidé dans ce processus. Voici des éléments à considérer pour mieux comprendre le processus et vous aider dans votre réflexion.
Je suis Jessica Rousseau, MamanÉducatrucs, Technicienne en éducation spécialisée et je te donne quelques pistes pour ton coffre à outils de Super-Parent.
Le TDA/H est un trouble neurologique.
Certainement, l’enfant TDA/H marche, parle, joue et fait tout (ou presque!) comme un autre enfant.
Il est sociable, intelligent, créatif, affectueux et aimable…Tout comme un autre enfant.
Autrement dit, à première vue, ça ne paraît pas tant que ça le TDA/H.
Avec une jambe cassée, on met un plâtre. Avec de l’hypermétropie, on porte des lunettes. Avec du diabète, on prend de l’insuline.
Avec le TDA/H, on fait quoi? Ça dépend.
Le TDA/H est un trouble encore bien mal compris. Même si ce trouble a été grandement médiatisé ces dernières années, ce n’est pas nouveau. Certes, auparavant, il n’était pas diagnostiqué. Aujourd’hui, un grand nombres d’adultes se reconnaissent au moment d’accompagner leur enfant dans le processus d’évaluation. Ces parents d’autrefois ont souvent été mal jugés et mal accompagnés.
De nos jours, les connaissances et les nombreuses ressources peuvent faire une vraie différence dans la qualité de vie de nos enfants.
Le TDA/H est un trouble neurologique. Ça se passe dans le cerveau! En soi, c’est un trouble chronique qui ne se guérit pas, mais certaines personnes à l’âge adulte verront les conséquences de leur trouble diminuer une fois la maturité du cerveau atteint.
Quand la culpabilité nous frappe…
Ma fille a un TDA (D’ailleurs, j’ajouterais bien ici un grand « i » pour impulsivité émotionnelle intense! Haha!). Je suis donc passé par ce long processus de réflexion. Oui…Un processus avec plein d’incertitudes, de peurs, de questions, de doutes, de discussions, de désaccords, puis finalement une décision.
« Si je lui donne de la médication, est-ce comme si je ne l’acceptais pas telle qu’elle est? Va-t-elle croire que je ne l’aime pas comme ça, que je veux la changer? »
« Si je ne lui en donne pas, est-ce que je la prive d’accéder à une meilleure qualité de vie? Est-ce que je l’empêche d’accéder à tout son potentiel? »
Pour notre part, quand nous avons été prêts, nous lui avons expliqué le TDA avec des mots accessibles puis, nous lui avons demander son avis tant qu’à la médication.
Rares sont les parents qui n’éprouvent pas de sentiments contradictoires. Un traitement pharmaceutique, c’est du sérieux et il peut y avoir une période d’ajustement avec des effets secondaires tels que le manque d’appétit, la difficulté à s’endormir, de l’anxiété ou de l’apathie.
Mais, si ces effets secondaires se produiront fréquemment aux débuts, sachez aussi que ça peut très bien se passer!
Ma fille a débuté avec l’essaie d’une première molécule et ça a tout de suite été la bonne. Elle a pris la plus petite dose et tout allait très bien. Aucuns effets désagréables mise à part la conséquence positive d’être plus attentive. Je me souviens très bien la première journée. Alors qu’auparavant, elle mettait des heures et des heures à compléter un seul plan de Lego et que nous devions la forcer à arrêter tellement elle devenait épuisée, lors de cette première journée médicamentée, elle est allée à sa chambre et a fait TOUS ses plans de Lego en un tour de main.
Ma fille a donc par la suite pris une dose légèrement supérieure que le premier essai et nous avons décidé d’en rester là. Elle avait trouvé un bel équilibre.
Elle avait plus d’attention et était plus fonctionnelle. Elle n’a pas perdu de poids. Elle mangeait tout aussi bien, dormait bien et était même en meilleur contrôle de ses émotions.
Notre fille était en meilleure forme tout court! Auparavant, les journées à l’école étaient une grande source de fatigue. L’effort mentale qu’elle devait maintenir était au-dessus de ses forces. Elle rentrait à la maison pleine de tensions, épuisée et prête à exploser! Un mal de cerveau et des états d’âmes insoutenables! Tous les symptômes ne sont pas disparus, mais l’impact positif était considérable.
Le médicament : Une solution parmi d’autres.
Premièrement, sachez qu’il y a autant de profils TDA/H que d’enfants. Il faut donc tenir compte de chaque enfant, ses caractéristiques, ses besoins, ses difficultés et ses ressources.
Deuxièmement, notez bien que la médication n’est pas une solution unique. Il s’agit d’un moyen parmi d’autres pour stabiliser ou diminuer les symptômes du TDA/H. Certains symptômes vont tout de même persister (possiblement moins intensément), mais la médication peut justement permettre à l’enfant de mieux appliquer les autres stratégies apprises.
Autrement dit, la médication ne remplace pas l’ensemble des interventions qui sont essentielles pour soutenir l’enfant.
Pour ou contre : Les points à réfléchir lors de la réflexion.
Je vous partage les 5 grands points qui m’ont aidé en tant que parent à diriger ma réflexion. Il y en aurait certainement d’autres, mais ceux-ci ont été les plus importants pour moi, en fonction de mes valeurs.
- L’estime de soi
Est-ce que mon enfant se dévalorise, se pense toujours moins bon que les autres, se rabaisse, se critique, pense qu’il ne sera jamais capable, qu’il n’est pas bon dû à ses difficultés? Est-ce qu’il a peur de ne pas y arriver, de ne pas réussir? Croit-il qu’il est nul?
- La réalisation de soi
A-t-il la chance d’accéder à son potentiel? Peut-il vivre ses rêves? Vit-il des réussites et des joies quotidiennes? Peut-il réaliser ce dont il est capable?
- Les apprentissages scolaires et l’école
Est-ce que l’école est un vrai marathon pour lui? Est-ce un effort gigantesque pour lui de tenir toute la journée à l’école? Rencontre-t-il des difficultés significatives dû à son incapacité à demeurer attentif? Sa réussite scolaire est-elle compromise?
Son comportement l’isole-t-il des autres? A-t-il de la difficulté à se faire des amis? Se sent-il incompris? Est-il souvent puni ou réprimandé? Aime-t-il l’école? Est-il motivé?
- Le fonctionnement au quotidien
Est-ce que même les plus petites étapes du quotidien (brosser les dents, s’habiller, etc.) sont des défis pour lui? Est-ce qu’il rencontre toujours des obstacles pour accomplir ses activités, se rappeler simplement d’une consigne, s’organiser, se mettre dans l’action, aller au bout d’une tâche, tenir une conversation ou répondre quand on lui parle?
- La famille et la fratrie
Est-ce que l’équilibre familiale est un enjeu? Est-ce que les difficultés de l’enfant affectent le quotidien de tous significativement? Est-ce que son comportement a des conséquences importantes dans les relations avec la fratrie? Est-ce que la santé mentale de la famille est compromise?
Est-ce que l’enfant trouve sa place dans la famille? Est-ce que l’enfant obtient de la reconnaissance de la part de sa famille? Se sent-il rejeté, mis à l’écart, toujours celui réprimandé ou critiqué?
Pas un zombie!
Ton enfant restera celui que tu as toujours connu même si tu choisis de le médicamenter. Il ne deviendra pas différent. Il ne sera pas un zombie. Il demeurera qui il est. Il gardera sa personnalité.
Si vous remarquez des effets zombie, c’est que la médication ou la dose n’est pas la bonne. Le médecin et le pharmacien seront là pour vous accompagner!
Pour terminer, je ne fais pas la promotion de la médication. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. C’est une décision qui doit être bien réfléchie en fonction de l’enfant et avec le médecin.
Un parent se questionne, réfléchit, remet en question, s’informe, discute, s’adapte et prend tous les moyens qu’il peut pour venir en aide à son enfant.
Bonne réflexion!
Des outils pratico-ludiques!
Soulignez les bons coups de l’enfant et encouragez-le à réaliser ses défis avec le Tableau de motivation Mon pommier!
Apprivoisez les émotions et soutenez-le lors de ses débordements émotionnelles avec Ma pile d’émotions!