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Comment réagir aux peurs de l’enfant?

Les peurs et l’anxiété sont des émotions normales. L’enfant expérimentera des peurs qui feront partie des étapes de son développement. En effet, elles pourront générer chez lui une anxiété, mais ce sont généralement des peurs qui diminueront d’elles-mêmes et qui passeront en quelques semaines.

Les peurs et le cerveau.

Les peurs de l’enfants se transformeront en fonction de ses capacités cognitives qui évoluent. Au début, les peurs sont de nature plus « concrètes » (peur des bruits/peur de la noirceur). En grandissant, les peurs seront de nature plus « abstraites » (peur de l’échec/peur d’être jugé). En effet, puisque l’enfant devient en mesure de mieux comprendre le monde qui l’entoure, il sera plus facile pour lui d’anticiper les évènements à venir et les conséquences possibles qui y sont reliées.

Les peurs à chaque âge.

0-5 ans

Peur d’être séparé de son parent, peur d’être seul, peur du noir, peur des bruits, peur des étrangers, peurs des monstres…

6-12 ans

Peur de la mort, peur des tragédies (incendie, blessures graves, maladie, etc.), peur de ne pas gagner/réussir, anxiété de performance…

13-17 ans

Peur d’être jugé par ses pairs, peur de ne pas faire partie d’un groupe, peur des échecs scolaires, peur de déplaire…

Accueillir et être à l’écoute, mais pas trop!

On ne veut ni banaliser ni dramatiser. On veut que l’enfant puisse se confier sans renforcer et encourager sa peur.

Savoir réagir avec les tout-petits.

Leur imagination est fertile et il serait tentant d’embarquer dans leur imaginaire pour « chasser les peurs ».

À l’heure du dodo, ton enfant a peur des monstres cachés.

Quoi faire?

  • Vérifier sous le lit?
  • Ouvrir les portes de la garde-robe?
  • Réciter la formule magique?
  • Utiliser le répulsif à monstre?
  • Combattre les monstres?

Malgré que ces petits gestes semblent être de bonnes solutions, ils ne sont pas pour autant aussi rassurants qu’on l’espèrerait.

Ma fille, 3 ans : « Y’a pas de loup dans la maison, hen, maman? 

« Non. Pas de loups. C’est impossible. Il n’y aura jamais de loups dans la maison.»

« Sont dans la forêt, hen, maman? »

« Oui. Ils sont dans la forêt, les loups. Et dans une très très loin forêt. Moi, j’n’en ai jamais vu de touttttteeeee ma vie. Juste au zoo. Il n’y a aucun danger. Tu es en sécurité. »

Et si, j’avais regardé sous le lit? Et si, j’avais vérifié dans la garde-robe? Et si, je lui avais juré que je botterais les fesses au premier loup qui viendrait?

En faisant des efforts pour la dissuader que les loups ne sont pas là, je la laisserais quand même croire qu’ils auraient pu y être. Ils y seront peut-être une prochaine fois?

Ces scénarios de vérifications entretiennent le doute chez l’enfant et renforce l’idée qu’il y a un motif réel d’avoir peur.

Attitudes à privilégier avec les tout-petits:

  • Écoutez-les sans les encourager.
  • Déclarez avec conviction, sans aucun doute possible et dur comme fer que c’est IMPOSSIBLE…
  • Nul doute il y aura, nul besoin il y aura de faire des vérifications.
  • Montrez-leur votre sentiment de confiance et de sécurité.

Comprenez que la peur est réelle et normale, mais la cause de la peur est irrationnelle.

  • Quand il tombe de l’échelle au parc, il est normal qu’il puisse avoir peur d’y remonter, car il vient juste d’en tomber. C’est normal, réel et fondé.
  • Quand ton petit refuse de se coucher puisque le monstre de la nuit viendra le manger, sa peur est normale et réelle, mais non-fondé. Bien sûre, aucun monstre ne l’a jamais mangé.
  • De la même manière que vous l’encouragerez à rassembler son courage et à remonter dans l’échelle, vous l’encouragerez à calmer sa peur et se coucher en douceur.
  • Ça demandera peut-être d’être pris par la main, d’entendre une berceuse de plus et des caresses dans le dos, mais on favorisera que la peur n’affecte pas son fonctionnement.
  • On l’accompagnera de manière bienveillante sans lui donner raison d’avoir peur.

Sans briser son imaginaire ou le ridiculiser, on peut lui parler avec honnêteté.

Par exemples :

« Les loups existent, mais ils ne se promènent pas dans les rues et ne viennent pas dans les maisons. Ils auraient peur de nous. Les loups s’occupent aussi de leurs louveteaux. Quand ils chassent d’autres animaux, c’est pour nourrir leurs bébés. Ils ne vont pas dans les maisons pour chasser. »

« Les vampires n’existent pas pour de vrai. Ce sont des personnages qu’on voit dans les films. Si tu vois une girafe bleue à la télévision, est-ce que tu crois que c’est possible pour vrai de voir une girafe bleue au zoo? Non…Ça n’existe pas des girafes bleues. C’est pareil pour les vampires. Ça n’existe pas. »

Si ça persiste?

Chercher à comprendre ce qui cause la peur.

  • Perçoit-il des bruits ou des mouvements explicables? (Bruits de maison, ombres provenant des arbres, etc.).
  • Son grand cousin lui aurait-il raconter une histoire à faire peur?

Une fois l’hypothèse en main, élaborez une stratégie pour défaire la fausse croyance.

  • Lui montrer l’arbre qui bouge par le vent.
  • Demander à son cousin de lui dire la vérité concernant son invention.

N’ayez pas peur de dire la vérité.

Il est bien plus rassurant d’apprendre que les loups ne peuvent pas rentrer dans les maisons que d’apprendre que ce soir, ils ne sont pas encore arrivés dans la garde-robe.

Jessica Rousseau, MamanÉducatrucs xx



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