

04 Avr Quoi faire quand les enfants ne respectent pas les règles?
Comme parent, on est tellement bombardé d’informations qu’on ne sait plus trop où donner de la tête. Quelle est la meilleure approche à privilégier en cas de non-respect des règles? Conséquence ou punition, retrait ou non, négociation ou rigidité?
Je suis Jessica Rousseau, MamanÉducatrucs, Technicienne en éducation spécialisée et je te donne quelques pistes pour ton coffre à outils de Super-Parent.
Même les règles claires ne seront pas toujours respectées.
Soyons réaliste, malgré nos règles claires, notre cadre constant et toutes nos bonnes habitudes éducatives, nos enfants transgresseront les règles. C’est normal!
Parfois, ils le feront sans même le vouloir et sans même s’en rendre compte. D’autres fois, ils chercheront à protester, provoquer, tester ou exprimer des besoins.
Quelques pistes à réfléchir pour vous aider à bâtir un cadre.
Assure-toi de connaître tes propres règles.
Les règles doivent être claires et véhiculées au reste de la famille. On en parle de nos règles! Ça ne devrait pas être flou.
Donne un sens à tes règles.
Une règle existe pour favoriser l’épanouissement de chacun, la sécurité et l’harmonie familiale. Une règle doit faire appel à nos valeurs.
Politesse, respect, autonomie, responsabilité, persévérance, entraide, santé, etc.
Si nos règles sont rattachées à ce qui nous tient à cœur, il sera beaucoup plus facile de les faire comprendre au reste de la famille.
Favorise la conséquence à la punition.
Les conséquences s’imposent d’elles-mêmes. C’est la suite logique à un comportement.
« Tu as niaisé quand je te demandais de faire ta routine, maintenant il ne te reste plus assez de temps pour une histoire ensemble. »
« Tu as refusé de partager avec ton frère, maintenant c’est à son tour de te dire non. »
Les conséquences responsabilisent les enfants. Elles leurs permettent d’assumer leurs comportements, de faire des choix gagnants ou perdants et d’en assumer le résultat.
Les conséquences permettent aussi aux enfants de réparer leurs erreurs.
« Tu as lancé les jouets lorsque tu étais en colère, maintenant il faut les ramasser. »
Au contraire, les punitions n’ont pas de lien avec le comportement reproché. Certes, elles feront vivre un déplaisir à l’enfant et pourrait le dissuader de répéter le geste, mais la punition ne lui enseigne pas à se responsabiliser et à réparer ses torts.
« Tu as lancé les jouets lorsque tu étais en colère, alors tu n’auras pas de dessert. »
Bien sûre, il y a des cas d’exceptions. Des sanctions punitives, selon la nature du comportement, les antécédents et l’âge de l’enfant, sont aussi explicables. Priver un enfant de jeux vidéo ou de sorties même s’il n’y a pas de lien direct avec le comportement peut être justifiable.
Opte pour un refuge plutôt qu’un « Va dans ta chambre! ».
Personnellement, je n’opte pas pour des retraits en comptant les minutes. S’il peut quand même m’arriver d’inviter mes enfants à aller dans leur « bulle », à prendre une « pause », c’est pour leur offrir un temps « tranquille ».
La chambre est un espace dédié à se faire du bien. Ce n’est pas une « prison » à mauvais comportements.
« Prend une pause. Tes émotions sont mélangées. Tu as besoin d’être un peu dans ta bulle. Repose-toi avec ton doudou et quand tu es prêt, reviens. »
Par contre, parfois, retirer ou restreindre un enfant peut devenir nécessaire pour assurer la sécurité de l’enfant lui-même et des autres.
Active leur libre arbitre.
Plutôt que d’imposer un temps de retrait, laisse-leur juger à quel moment ils sont prêts à en sortir, à régler leur conflit ou à réparer leurs gestes.
Apprends-leur à réfléchir, pas seulement obéir.
On ne souhaite pas programmer des enfants obéissants, mais des enfants autonomes, responsables, polis, respectueux, généreux, etc.
Ainsi, il faut les impliquer et les faire réfléchir pour que les règles aient de la valeur et que les qualités que vous souhaitez leur transmettre soient comprises.
Ça doit venir de l’intérieur!
Assumer son rôle d’autorité.
Nécessairement, vous êtes des parents, pas des amis. Vous ne leur ferez pas toujours plaisir. « NON » fait partie de l’éducation. Un parent doit reconnaître qu’il est le premier responsable de son enfant et que ses décisions sont prises dans l’intérêt de l’enfant.
Faites ce que vous dites. Tenez vos promesses, que ce soit pour une conséquence ou une récompense. Sachez vous assumer comme vous excuser. Prêchez par l’exemple!
Se remettre en question.
Faites évoluer vos règles, car vos enfants grandissent! Parfois, la désobéissance vient du fait que les règles sont dépassées en fonction du niveau de maturité de l’enfant.
À 3 ans, tenir la main de son parent en traversant la rue, c’est obligatoire, mais à 7 ans, la règle change.
On dialogue en famille.
Ainsi, on parle. On écoute les besoins de chacun et on clarifie nos attentes. On reste « solide », mais ouvert à la discussion. Si vous n’avez pas à négocier ou à justifier, certaines règles sont vraiment non-négociables et d’autres discutables, selon certaines conditions.
On récapitule!
Choisissez vos règles.
Instaurez votre cadre.
Donnez un sens aux règles.
Privilégiez les conséquences.
Réduisez les punitions.
Conservez la chambre comme un lieu de ressourcement.
Encouragez leur libre arbitre.
Faites-les réfléchir, pas seulement obéir.
Assumez votre rôle d’autorité.
Faites évoluer vos règles. Ils grandissent!
Dialoguez en famille.
La famille n’est pas un concours de pouvoir. La famille est une équipe. Chacun a son rôle à jouer pour mener l’équipe à la victoire.