23 Mar Les gros mots : comment intervenir avec mon enfant?
La plupart des enfants vont finir par utiliser des gros mots. À chaque âge, la nature des mots va changer. À trois ans, il pourra peut-être dire gros caca et plus tard, il pourra peut-être répéter un sacre. Peu importe les gros mots que l’enfant utilise, votre réaction est importante.
Je suis Jessica Rousseau, Coach parental et je te donne 6 conseils pour intervenir avec les gros mots des enfants.
Pourquoi un enfant dit-il des gros mots?
Les enfants apprennent par imitation. Pensez à tout ce qu’il fait depuis qu’il est bébé pour vous imiter!
Combien de fois avez-vous répété maman, lait, ballon en articulant exagérément devant lui pour qu’il finisse par le dire? Alors, vous savez déjà qu’il apprend en imitant.
La plupart du temps, votre enfant répète des mots qu’il a entendu à la maison, à la garderie, à l’école, avec ses amis, ses grands frères ou les petits voisins.
Le sens des gros mots qu’il utilise lui échappe souvent et quand il les dit, il n’en mesure pas toujours tout l’impact. Cependant, il observe la réaction de son entourage. Il pourrait donc continuer de dire un gros mot simplement parce que ça a provoqué une réaction intéressante.
- L’oncle de l’enfant se met à rire quand celui-ci dit gros péteux à la table. L’enfant recommence pour faire rire.
- L’enfant se met à dire pipi, pet, pénis pour attirer l’attention des amis qui l’ignorent. Les autres enfants se mettent alors à le regarder. Voilà un gain intéressant à ses yeux. Il va continuer.
- Votre enfant a remarqué que son grand frère utilise fais chier quand il est en colère, l’enfant pourra utiliser ce même gros mot quand il se sent en colère lui aussi.
- Si maman lâche un maudit quand elle se fait mal, le jeune pourra reprendre ce gros mot quand il se fera mal lui aussi.
- Lorsque papa est impatient, il utilise des expressions comme j’en ai marre ou j’en ai rien à foutre…L’enfant les entend et les répètera quand il se sentira contrarié ou frustré.
Autrement dit, surveillez d’abord vos propres mots, les fréquentations de vos enfants et les réactions de l’entourage.
Répondre à son besoin
Il y a toujours un besoin qui se cache derrière un comportement. Si votre jeune se met à dire des gros mots pour s’intégrer à un groupe d’amis, essayez de comprendre ce qui passe. Comment pourriez-vous l’aider à se faire des amis? Si l’enfant veut se donner en spectacle pendant un souper de famille, demandez-lui plutôt de vous raconter ce qu’il a réussi à faire pendant son match de soccer Samedi.
Distinguer les mots et les interdits
En effet, dire caca, pet, cochon, pénis, patate n’est pas un problème. C’est plutôt l’usage que l’enfant en fait qui peut devenir un problème. Cette nuance est difficile à faire quand l’enfant est petit. Il faudra prêcher par l’exemple et travailler le langage des émotions (on verra ça plus loin!).
Cependant, certains mots peuvent être clairement interdits (les sacres, les vulgarités, etc.). Cette règle est plus facile à suivre car elle est claire. Peu importe le contexte, ces mots ne sont pas permis dans notre famille.
6 conseils pour se débarrasser des gros mots
1.Donnez l’exemple
- Vous ne voulez pas que vos enfants sacrent ou parlent mal? Surveillez vos mots et s’il vous arrive de vous échapper devant lui, excusez-vous en disant que vous avez fait une erreur. Reformulez autrement.
2.Contrôlez votre réaction
- Ne riez pas ou ne perdez pas votre sang froid. Votre réaction donne de l’importance à ce qu’il dit. Modérez votre réaction. Si une personne autour de vous surréagie, faites-lui signe d’arrêter.
3.Intervenez (ne pas ignorer!)
- Avec un tout-petit, on pourrait reformuler en disant Tu es triste de ne pas jouer avec les autres? Je comprends, on va voir ce que je peux faire pour t’aider, ok? Par contre, tu peux dire je suis triste, pas face de pet…Compris mon coeur?
- Avec un plus grand, on pourrait dire Stop. Ce mot est de trop. Ce que tu dis fait mal aux autres. Puis, enchaînez en nommant l’émotion ou le besoin de l’enfant comme l’exemple ci-haut.
4.Expliquez le sens des mots
- Avec un tout-petit, on devrait se limiter à dire que ce mot fait du bien (c’est un mot câlin, par exemple) ou que ce mot fait mal (c’est un mot qui pique, par exemple). Inutile de se perdre dans de longues explications, il sera confus.
- Avec un plus grand de 7-8 ans et plus, ça devient intéressant de lui demander (durant un moment calme!) ce qu’il connait de ce mot. Ensuite, on explique la signification. En effet, il comprendra mieux en quoi ça peut être blessant.
5.Remplacez les gros mots par des mots rigolos
- Par exemple, on se met à dire Ah, zut de flûte quand vous avez une petite contrariété. Quand c’est au tour de l’enfant de vivre une petite contrariété, devancez-le en disant Ah oui, zut de flûte, tu as mis ton pantalon à l’envers, hein? ou reformulez les gros mots en disant Hum, tu veux dire zût de flûte, j’ai pas envie de sortir du bain…
- Il faut continuer de parler des émotions. Tu es triste, c’est cela? Tu es jaloux, toi aussi tu aurais aimé en avoir un? Etc.
6.Remplacez les gros mots par un geste
- Par exemple, quand vous avez une frustration, commencez à dire Ah, je suis en colère…Tape des pieds… et sautiller sur vos pieds. Quand l’enfant est en colère, sautiller ou taper des pieds avec lui. C’est un beau moyen de désamorcer la situation! Puis, en multipliant les occasions, l’enfant s’appropriera ce nouveau moyen.
Enfin, il y aurait plusieurs autres trucs à tester. Tout dépendra de l’âge de l’enfant, le contexte et surtout la raison qui amène l’enfant à dire les gros mots. Si la situation s’aggrave en impolitesse et en confrontations, il sera important d’y voir plus sérieusement.
La situation s’aggrave, les conflits et les conséquences augmentent? Il y a des solutions.
Pour le coaching parental en ligne, clique ici pour m’écrire.
