
22 Sep Mon 6-10 ans : Quels trucs lui donner pour mieux gérer ses émotions?
Il voit toujours le pire. C’est la fin du monde. Il n’y a jamais de solutions. Il est si sensible. La moindre petite chose le vire à l’envers. S’il continue comme ça, il va perdre ses amis. Tout est un drame. Il voit des problèmes partout…
Ça te dit quelque chose tout cela?
Ils grandissent, mais il est normal qu’ils manquent encore de maturité pour gérer leurs problèmes. À l’école, par exemple, les amitiés deviennent plus complexes et les enfants se retrouvent parfois dans des situations difficiles.
Peut-on les aider? Oui, il est possible de leur enseigner quelques stratégies qui les aideront à prendre un pas de recul et à mieux réagir.
Je suis Jessica Rousseau, MamanÉducatrucs, Technicienne en éducation spécialisée et je te donne quelques pistes pour ton coffre à outils de Super-Parent.
Utilise tes feux de circulation : Vert, jaune, rouge.
Les enfants comprennent bien comment on gère la circulation automobile.
Lorsque l’enfant se retrouve dans des situations difficiles, il peut utiliser ses feux de circulation pour prendre de meilleures décisions.
Vert : on avance Jaune : on ralentit Rouge : on arrête tout
Vert : Je me sens bien. Je suis en contrôle.
- Je peux continuer comme ça.
- Je peux rester ici.
Jaune : Je dois faire attention. J’ai envie de me fâcher ou je ne me sens pas bien dans cette situation.
- Je peux aller à l’écart un moment pour me calmer ou réfléchir. Ensuite, je décide si je peux revenir.
- Je peux proposer une idée ou une solution que je pense correcte pour tout le monde.
- Je peux m’affirmer fermement, mais sans blesser.
- Je peux expliquer tout de suite ce que je n’aime pas ou ne veux pas (Je n’attends pas que ce soit pire!).
- Je peux demander de l’aide à un adulte ou un ami.
- Je peux quitter la situation qui me dérange.
Rouge : Stop. Je suis déjà en colère, j’ai trop de peine ou je me sens en danger. Je risque de mal réagir ou de me blesser.
- Je peux vite m’éloigner pour me protéger.
- Je peux trouver un endroit tranquille et sécuritaire pour me parler gentiment (ça va aller, respire, contrôle-toi, on va arranger ça…) jusqu’à ce que je me sente mieux.
- Je peux aller voir un adulte ou un ami qui pourra m’aider.
- Je ne reste pas seul avec mes problèmes. Je parle.
Place ton problème dans une boîte imaginaire : Petite, moyenne ou grosse?
Parfois, les enfants voient tout en noir. C’est la fin du monde. Il n’y a rien à faire!
Afin d’aider l’enfant à tempérer un peu les choses, on peut lui demander de placer son problème dans une boîte imaginaire.
Dis-moi si ton problème est petit, moyen ou gros?
Est-ce qu’on a besoin d’une petite boîte pour le ranger? Une très grosse boîte?
À deux, est-ce qu’on peut trouver de bonnes solutions à ton problème? A-t-on besoin de consulter une équipe de pros? Alors, la grosse équipe ou ensemble on va y arriver?
Vous voyez l’idée?
On le sort de son émotion trop forte pour prendre un pas de recul. On l’aide ainsi à mieux rationnaliser la situation et voir qu’il y a des solutions.
Si sur le coup de l’émotion, la réponse de l’enfant semble manquer de nuance, on peut le challenger avec une pincée d’humour (non humiliante!).
Alors, on aura besoin d’un grooooosss éléphant pour transporter ta boîte ou si un petit poney ferait bien l’affaire?
Puis, on revient à une écoute bienveillante, une discussion et une recherche de solutions.
Répond-toi comme tu le ferais à un ami.
Les enfants se dévalorisent facilement. Je suis nulle. Je n’y arriverai jamais. C’est trop difficile.
Expliquez-lui qu’en situation de stress, il doit parler à son cerveau positivement, comme un athlète qui doit performer.
Ok. Tu as peur, mais tu vas y arriver. Tu es capable. Ça t’es déjà arrivé, rappelle-toi. Ça ira. Dans deux minutes, ce sera passée. Tu es en contrôle. Respire. Voilà. T’es bon. Ne te laisse pas atteindre.
Que dirais-tu à un ami? Parle-toi dans ta tête comme à ton ami.
Parle avec un adulte que tu aimes ou à un ami.
Parfois, on est juste trop dans l’émotion et on voit tout embrouillé. Il faut changer nos lunettes.
Prendre le temps de parler avec un adulte qu’on aime ou un bon ami, ça fait du bien. Il nous aidera sûrement à voir les choses autrement.
Tiens-toi un journal personnel.
Si l’enfant sait assez bien écrire, il est intéressant de l’encourager à écrire ce qu’il vit.
En réfléchissant à mettre ses idées sur papier, déjà, il va faire sortir les émotions qui coincent. Ensuite, demandez-lui d’inventer une fin heureuse (en mode solutions!). Est-ce que cette fin heureuse est possible pour toi? Comment peut-on s’en approcher?
Enfin, un peu plus tard, on l’encourage à écrire la suite réelle de son histoire (une fois que son problème est réglé!). Ça lui permettra de voir qu’il réussit à trouver de vrais solutions.
Votre relation reste précieuse.
Même s’il grandit, il doit savoir qu’il peut compter sur vous. Lorsqu’il se confie, assurez-vous qu’il ait envie de recommencer. Portez donc attention à vos réactions. Évitez les critiques inutiles et les commentaires humiliants. Ne banalisez pas ce qu’il vit. S’il se sent compris et soutenu, il reviendra vers vous.