
02 Sep La phase du pourquoi de mon enfant : Est-ce qu’on répond à tout?
« Maman, pourquoi le ciel est bleu? » « Papa, pourquoi as-tu du poil? » « Oui, mais pourquoi? »
Votre enfant vous pose tant de questions! Certaines dont vous ne connaissez même pas la réponse et d’autres dont vos réponses génèreront encore plus de questions. Ah! C’est bien intéressant tout cela, mais, de temps en temps, on pourrait être tenté de juste leur répondre : « Parce que c’est comme ça! ». Mais, on ne s’en tirera pas aussi simplement! Leur répondre est important, voir essentiel.
Je suis Jessica Rousseau, MamanÉducatrucs, Technicienne en éducation spécialisée et je te donne quelques pistes pour ton coffre à outils de Super-Parent.
Une étape intellectuelle positive.
Jusqu’à présent, ton tout-petit ne remettait pas tellement les choses en questions. Il prenait pour acquis que les choses sont faites ainsi. Vers l’âge de 3 ans, son éveil intellectuel l’amène à vouloir être plus curieux, à mieux comprendre ce qui l’entoure et à donner du sens à des règles ou à des concepts qui ne l’interrogeaient pas auparavant. Pourquoi je dois ranger mes jouets? Pourquoi je ne peux pas manger un suçon avant le souper? Pourquoi ma sœur se couche plus tard que moi? Pourquoi mon voisin a la peau noire?
Sachez que c’est une étape positive! Exaspérant, parfois, mais de bonne augure!
J’avoue qu’ici sur mon lot de 3 enfants, cette période ne m’a pas tellement marquée!
Soit ça n’a pas été une période si prononcée que cela, soit on oublie vite!
Chose certaine, tous les enfants se questionneront et auront chacun différents moyens pour assouvir leur curiosité.
Certains exploreront énormément leur environnement pour assouvir leur curiosité et expérimenter. D’autres démonteront leurs jouets pour comprendre leur mécanique, déshabilleront systématiquement les poupées pour les observer, voudront fouiller partout en arrivant ailleurs, auront des idées d’expérimentations surprenantes et d’autres poseront plein de questions. D’autres feront tout cela à la fois!
Est-ce qu’on répond à tout?
Oui! Le plus possible!
C’est une bonne chose en soi que votre enfant se pose des questions, mais encore faut-il que quelqu’un l’aide à y répondre pour lui fournir les bonnes informations. S’il vous pose la question, c’est que d’une façon ou d’une autre, c’est un questionnement important pour lui. Alors, ne le laissons pas sans réponse!
Comme parent, il y aura des sujets plus complexes à discuter avec notre enfant (ex : la mort, la conception des bébés, la religion, la maladie, les différences sociales, etc.). Ainsi, il vaudra mieux s’assurer de répondre en fonction des informations qu’on le juge prêt à accueillir.
Sans éviter de répondre, on tiendra compte de l’âge de l’enfant et on ajustera nos explications. Les questionnements de notre enfant évolueront en grandissant et vous aurez toujours l’occasion d’ajuster la complexité de vos réponses et de lui fournir de nouvelles informations.
Comment répondre?
Soyez honnête.
Ça ne veut pas dire de tout dire dans les moindres détails. On prend des mots que l’enfant peut comprendre. On lui permet de se créer des images en faisant des comparaisons et des liens avec ce qu’il connaît déjà.
Par exemple : « Comment on fait les bébés? »
On ne lui inventera pas que la cigogne dépose le bébé à la porte, mais on ne lui décrira pas non plus tous les principes d’une relation sexuelle jusqu’aux étapes de l’accouchement. On pourrait plutôt débuter par dire, par exemple, que le bébé est fabriqué dans le ventre d’une maman. Ça prend un œuf d’un papa et un œuf d’une maman pour faire un bébé.
Bref, nous devons être honnête tout en s’adaptant à l’âge de l’enfant.
Répondez concrètement et simplement.
Il faut être bref. L’enfant ne retiendra que l’essentiel du message. Si on lui répond par un monologue trop compliqué, il n’aura rien retenu et rien appris. Il cherchera encore sa réponse en vous questionnant davantage et ce jusqu’à ce que la réponse puisse faire du sens pour lui! L’objectif n’est donc pas de le décourager ou de le rendre confus par des explications complexes, mais de l’aider à apprendre à son niveau.
Tenez-vous en à des réponses vraies, mais courtes. S’il vous relance de nouvelles questions, continuez d’y répondre en ajoutant progressivement des explications qui seront à sa portée.
Respectez son rythme.
N’allez pas trop au-devant des choses en pensant l’instruire. Il n’est pas toujours prêt à tout entendre. Il faut quand même s’assurer qu’il soit apte à recevoir certaines informations autant sur le plan intellectuel qu’émotif.
Est-ce que le Père-Noël existe? Poser la question ne veut pas dire qu’il soit encore prêt émotivement à vraiment vouloir la réponse. Ainsi, pensez sonder le terrain, en lui posant d’abord une question avant de répondre. « Toi, qu’en penses-tu? » « C’est quoi ton idée? »
Cherchez la réponse que vous ignorez!
On ne sait pas tout! Faites une pierre deux coups et apprenez ensemble. Plutôt que de rester sur un « je ne sais pas », répondez-lui plutôt que vous chercherez la réponse. Et si le moment n’est pas opportun, assurez-lui d’y revenir plus tard.
Donnez du sens à vos réponses.
Il vient un temps où l’enfant remettra en question vos règles de vies. C’est bien normal! Mais, maintenant qu’il grandit, il faudra leur donner un sens pour que l’enfant veuille encore s’impliquer et y adhérer.
« Pourquoi, je ne peux pas manger des chips avant le souper? » On pourrait être tenté de juste lui répondre que c’est la règle et qu’on ne négocie pas. Cependant, s’il ne comprend pas la nature de la règle, il s’y opposera, un jour ou l’autre.
Optons plutôt pour une réponse qui explique la raison de cette règle sans pour autant négocier.
Par exemple, tu ne peux pas manger des chips car tu n’auras plus faim au souper. Pour bien grandir, ton corps a besoin de bons aliments comme des légumes, par exemple. Si les chips t’empêchent de manger des légumes, ton corps ne grandira pas en bonne santé. »
Encore là, en fonction du contexte, on utilise d’autres stratégies qui appuieront le sens de notre règle.
Par exemple : « Je ne te donne pas de chips avant le souper, mais je peux t’offrir des carottes ou du concombre. Que préfères-tu? »
Mon mot de la fin!
Finalement, c’est un très bon signe que votre enfant soit curieux. Plus il grandira, plus vous aurez des opportunités de le renseigner sur une tonne de sujets. Accueillez ses questions et répondez-y! Questionnez-le à votre tour pour stimuler sa curiosité et sa réflexion. La curiosité et l’intelligence doivent se faire nourrir. Gardons-les allumés et intéressés!