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enfant qui négocie, argumente, s'oppose

Enfant qui argumente sans cesse: comment s’en sortir?

Un enfant qui argumente fait partie du quotidien de bien des parents. Plus le jeune grandit plus il est normal qu’il veuille s’affirmer, faire valoir ses envies et ses opinions.  Quoiqu’il est très bon d’encourager l’échange et la communication, argumenter fréquemment dans le but de se battre devient un enjeu sérieux dans la relation parent-enfant.

Je suis Jessica Rousseau, Coach parental et voici quelques conseils pour mieux comprendre et freiner l’argumentation.

 

Communiquer vs argumenter

Certes, dans une famille, il y a des décisions d’adultes qui peuvent parfois déplaires aux enfants. De temps en temps, avoir une bonne argumentation, ça va! Échanger nous donne l’occasion de communiquer nos désaccords pour mieux se comprendre. À certains moments, les arguments de l’enfant nous permettent de se mettre à niveau de sorte qu’il est peut-être temps de faire évoluer une règle. Dans un tel cas, le simple fait de discuter avec notre jeune nous fera remarquer qu’il a raison sur ce point.

Cependant, quand chaque consigne devient une séance d’argumentation, il est fréquent que les échanges tournent en disputes. Dans cet esprit, les confrontations sont souvent accompagnées de manque de respect et d’opposition. Dans ces cas là, comment faire pour couper l’argumentation et freiner l’escalade?

Victor, 8 ans, argumente.

« Pas question que je fasse mes devoirs. »

« Oui, tu vas faire tes devoirs. »

« J’men fou. Je ne les fais pas et je ne vide pas ma boîte à lunch. »

« T’as pas le choix. Tu fais tes devoirs et tu vides ta boîte à lunch. »

« T’as pas de devoirs, toi, alors pourquoi j’en ferais, moi. »

« Moi, je les ai faits quand j’avais ton âge. »

« Léa n’en fait pas de devoirs, elle. Alors moi non plus. »

« Voyons Victor, Léa a 5 ans. T’avais pas de devoirs à 5 ans toi non plus. Ça suffit, fais tes devoirs. »

« Si je fais mes devoirs alors j’ai le droit de prendre la tablette après. »

« Pas de tablette la semaine, tu le sais. »

« C’est pas vrai. Maxime a pris la tablette hier. Tu mens pis tu l’aimes plus que moi ça veut dire. »

« Arrête ça! Maxime a pris la tablette pour un devoir. »

« C’est ça. Gna gna. C’est ton chouchou.»

« Ça n’a rien à voir. À ce que je sache tu as eu la tablette pour tes jeux en fin de semaine? »

« Ouais ben c’est nul juste la fin de semaine. T’es nulle! »

« Wo! Reste poli. Tu t’en vas dans ta chambre tout de suite. »

La situation tourne en dispute et au final, Victor ne fait pas ses devoirs.

L’enfant qui argumente: 3 étapes pour l’arrêter

  1. Ne plus répondre à ses arguments.
  2. S’en tenir seulement à la règle.
  3. Mettre fin à la discusion en lui remettant 2 choix.

Ne plus répondre à ses arguments

Plus tu répliques à ses arguments, plus tu le fournis en carburant pour continuer sa négociation.

Malgré toi, tu favorises que l’échange continue. Dans cette optique, le mieux est de ne plus répondre.

Toutefois, l’objectif n’est pas de rejeter le jeune, mais plutôt de ne plus contribuer à la roue qui tourne sans fin.

Certes, tu auras bien compris que personne ne s’obstine seul bien longtemps.

Pour débattre, ça prend deux parties. De cette manière, si tu cesses de l’alimenter, ton jeune va épuiser une ou deux répliques de secours et cesser.

 

À retenir:

Ne réplique plus à ses répliques!

S’en tenir à la règle

Pour poursuivre, si ton enfant continue d’argumenter tout seul jusqu’à ce que tu lui répondes quelque chose, réplique seulement la règle de départ.

Autrement dit, tu ne rebondis pas sur ses arguments. Tu répètes uniquement la règle ou la consigne qui a provoqué l’échange initial.

Victor, quand tes devoirs seront faits, nous parlerons de d’autres choses.

Victor, tu fais tes devoirs.

Tu fais tes devoirs.

Tes devoirs.

Effectivement, avec un jeune tenace, cette étape peut être répéter quelques fois.

Pendant ce temps, prend ta distance. Tu peux changer de pièce, reprendre une tâche, accorder de l’attention aux autres.

Il argumente encore? Met fin à la discussion avec 2 choix.

Premièrement, assure-toi d’être dégagé émotionnellement. À force de vouloir convaincre ton enfant en argumentant avec lui ou en répétant trop souvent ta règle, tu permets au jeu de continuer.

Dans cet esprit, il faut parfois annoncer officiellement la fin du match. 

Comme le chien avec son os, plus tu essaies de le lui enlever, plus il joue. Plus tu tires sur l’os plus il serre. Dès le moment que tu lâches l’os, le jeu s’arrête. Ainsi, le chien a 2 choix. Soit il garde l’os et personne ne le lui lance. Soit il le dépose et tu joues avec lui.

Autrement dit, lorsque ton enfant insiste pour se battre, annonce clairement que la discussion est terminée. Puis, présente-lui ses choix.

 Ok mon grand, la discussion est maintenant terminée pour moi. La règle reste la même. Tu peux continuer de t’obstiner et perdre ton temps OU t’y mettre et faire autre chose ensuite. À toi de décider.  Moi, je vais jouer dehors avec les autres.

Ces trois pistes d’interventions te seront utiles pour freiner l’argumentation et éviter une discussion en escalade. Toutefois, si la négociation est récurrente, il faut chercher à comprendre ce qui se passe vraiment.

Essaie de comprendre pourquoi il argumente?

Premièrement, un comportement qui dure a une fonction.

Quelle est cette fonction? À quoi ça lui sert? Il y gagne quoi ou ça lui permet déviter quoi?

Dans cet esprit, négocier s’avère souvent utile pour obtenir quelque chose d’important à nos yeux.

Par exemple, Victor et son père sont toujours en confrontation. Le père de Victor est tellement préoccupé par son travail que c’est le seul moyen que Victor a trouvé pour être en lien avec son père. 

D’un autre côté, négocier peut devenir un moyen très efficace pour éviter une situation qui nous semble pire.

Par exemple, Victor met toute son énergie à argumenter pour ne pas faire son devoir de math parce qu’il se sent carrément incapable de le faire. Plutôt que de se faire pointer ses erreurs et se sentir nul, il préfère ne rien faire du tout.

 

Il argumente pour gagner ou éviter quelque chose?

Voici quelques pistes de réflexions.

  • Ma règle est-elle adaptée à son âge? Sommes-nous trop contrôlant?
  • A-t-il besoin qu’on lui fasse plus confiance pour prendre des décisions par lui-même?
  • Trouve-t-il la situation injuste par rapport à sa fratrie? Se compare-t-il? Se sent-il en rivalité ou rejeté?
  • Est-ce une situation trop difficile pour lui? A-t-il besoin d’aide (ex: les leçons)?
  • A-t-il peur ou anticipe-t-il quelque chose (ex: ne pas y arriver, qu’est-ce que les autres vont penser, etc.)?
  • Avait-il prévu autre chose dans sa tête et il est déçu de ne pas l’avoir (ex: rejoindre ses amis, mais on ne lui permet pas)?
  • Reçoit-il de l’attention surtout quand il négocie?  Quels bénéfices retire-t-il à s’obstiner ( ex: on finit par céder pour acheter la paix)?

Il faut souligner qu’une fois que tu comprendras mieux les motivations de ton enfant à argumenter, tu cibleras enfin la vraie raison sur laquelle il faut travailler.

De cette manière, tu réussiras à montrer à ton enfant que tu l’as compris et il en sera soulagé.

À cette étape, ce sera le début de la collaboration. Ceci faisant, son besoin d’argumenter diminuera.

Enfin, tu seras mieux équipé pour clarifier tes attentes avec lui et conclure certaines ententes.

Si la situation s’envenime, il est important de préserver la relation et demander l’aide d’un professionnel.

Pour avoir des conseils personnalisés, informe-toi sur le coaching parental en ligne. Réserve un appel exploratoire gratuit.  

Jessica Rousseau, Coach parental



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