
06 Juil Comment réagir avec un enfant qui ne tient jamais en place?
Un enfant a besoin de bouger! Cependant, dès les premiers mois de vie, certains enfants présenteront plus d’agitation que d’autres.
Ton premier bébé regardait avec contemplation ses jouets sur son tapis d’éveil alors que ton deuxième s’agitait constamment les mains et les pieds! Maintenant qu’il grandit, tu constates qu’il ne tient pas en place. Voici quelques pistes pour mieux comprendre et gérer l’agitation au quotidien.
Je suis Jessica Rousseau, MamanÉducatrucs, Technicienne en éducation spécialisée et je te donne quelques pistes pour ton coffre à outils de Super-Parent.
Qu’est-ce que l’agitation?
L’enfant agité bouge constamment. Il fait des bruits continuellement et parle tout le temps (ou presque!). Il est partout en même temps! Il a souvent le goût du risque, cherche à dépasser les limites et est souvent de nature plus téméraire.
L’obéissance et la concentration représentent parfois un plus grand défi puisque l’enfant réussit plus difficilement à se calmer.
Maintenant, outre le tempérament inné de l’enfant, il peut y avoir plusieurs autres causes à cette agitation et les identifier vous aidera dans votre approche avec lui.
Les causes de l’agitation motrice.
- C’est peut-être tout simplement dans sa nature, par son tempérament, d’être plus agité que la moyenne des autres enfants.
- Il est peut-être de nature plus stressé et il libère ses tensions en s’agitant pour se soulager.
- Il se peut que l’enfant recherche sa place au sein de la famille et il adopte ce comportement en quête d’attention.
- Il grandit peut-être dans un environnement mouvementé et plus rarement propice au calme.
- Il a un rythme de vie peu routinier et ce manque de routine génère de l’anxiété.
- L’enfant exprime un inconfort (des changements majeurs dans sa vie, des facteurs de stress, des douleurs, des périodes de transition insécurisantes, etc.).
Les grandes questions!
Est-il hyperactif?
Seul un spécialiste peut poser un diagnostic et ce en suivant des procédures rigoureuses.
Avec de l’hyperactivité, on observe habituellement de l’impulsivité significative. Tempêtes émotionnelles impressionnantes, des coups d’éclats démesurés, des gestes brusques, etc.
Avec la maturité du cerveau, le développement de l’enfant et l’éducation, les comportements changent et parfois disparaissent.
Fait-il de l’anxiété?
L’agitation est parfois un signe d’anxiété. Il parle et bouge tout le temps…C’est parfois un moyen de libérer du stress. Certains enfants combleront un « vide » ou un malaise en ne se permettant jamais d’arrêter.
Tout le monde traverse des périodes anxieuses et c’est tout à fait normal! Ça passera souvent par soi-même avec un peu de soutien. Pour d’autres enfants, l’anxiété sera un défi quotidien qui affectera leur fonctionnement.
Et si ce n’était qu’un enfant fatigué?
Un enfant fatigué est plus agité. Si les siestes et les nuits sont difficiles depuis longtemps (ou depuis toujours!), il est possible que l’enfant ait accumulé une dette de sommeil qui influence son fonctionnement.
On peut imaginer qu’un enfant très fatigué « ne va plus se comprendre », passer du coq à l’âne, avoir de la difficulté à tenir en place ou à terminer quelque chose, manquer d’attention, être plus nerveux et impatient, ressentir des tensions musculaires, avoir besoin de gigoter pour se soulager, etc.
Autrement dit, s’il vous semble plausible que l’enfant soit dans un grand état de fatigue, assurez-vous de répondre à son besoin de sommeil avant toute autre chose.
Quand l’agitation devient un obstacle.
L’agitation de l’enfant peut devenir un obstacle à la maison lorsque ça affecte le fonctionnement quotidien.
Par exemple, il ne suit pas les règles, il tolère peu la frustration de se faire encadrer, de se faire arrêter, d’attendre ou de mettre un terme à une activité. L’enfant a régulièrement des comportements téméraires qui met sa sécurité en jeu.
Chez le jeune enfant, il est tout à fait normal d’observer ce genre de comportements. Ça deviendra une difficulté plus sérieuse lorsque l’intensité des comportements est significative et que l’impact de cette agitation génèrent des conséquences négatives pour l’enfant (et la vie de famille).
À la garderie et à l’école, l’agitation peut nuire à l’apprentissage de l’enfant à défaut de pouvoir se concentrer sur sa tâche, d’être à l’écoute des enseignements ou d’aller au bout de ses tâches. L’intégration sociale de l’enfant pourrait être un enjeu.
Par exemple, l’enfant sollicite des interventions répétées, son comportement affecte le déroulement des activités, ses pairs se sentent dérangés par sa présence, etc.
Se calmer est un apprentissage important!
Il y a des contextes où le calme est de mise! Que ce soit une période de jeu calme à la maison/garderie/école, un petit tour au magasin ou une visite chez le médecin, on doit apprendre à adapter notre comportement à des règles de vies.
Certes, on ne cherchera pas étouffer l’agitation de l’enfant, mais plutôt à lui montrer des moyens de se calmer. Pour l’aider, plusieurs astuces pourront concilier son besoin de bouger et les attentes de son environnement.
Quelques stratégies:
- Se dépenser au moment opportun. Faites-le se dépenser. Il doit bouger et brûler de l’énergie! On encourage le sport, la marche et le plein air. Avec les tout-petits, plutôt que de toujours prendre la poussette, par exemple, faites-le marcher. Avec les plus grands, encouragez le sport en tout genre (prendre le vélo pour se déplacer, suivre une zumba sur Youtube, faire de la boxe, etc.)
- Avoir des moments calmes obligatoires . Il a beau ne jamais vouloir s’arrêter, il faut quand même le lui apprendre. Instaurez dans sa routine des petites périodes de jeux calmes pendant lesquelles on se pratique à peu bouger, faire une seule activité à la fois, parler doucement, terminer une tâche. Avec petits et grands, on favorise alors des activités calmes telles que feuilleter ou lire des livres, colorier, jouer au Lego, etc.
- Réduire les écrans. L’enfant a besoin de bouger et d’interagir. Après une période prolongée devant les écrans, les enfants sont souvent bougons et plein de tensions. On dose donc la durée, la fréquence et on choisit le moment opportun. On porte attention à ce que les écrans ne soient pas toujours omniprésents pour remplir le quotidien de l’enfant (la télévision en bruit de fond, le déjeuner devant la télé, des vidéoclips comme musique d’ambiance, la tablette dans la voiture, etc.).
- Vivre en relation avec son environnement. Amenez-le à prendre une pause, regarder les nuages, chanter, nommer ce qu’il voit, écouter les bruits, sourire aux passants, discuter, inventer une histoire, etc.
- Donner des responsabilités. À la maison comme à l’école, cet enfant aime souvent se sentir serviable et utile. Choisissez-le pour vous assister (passer le balaie, entretenir le terrain, distribuer les repas, porter des lettres dans un autre local, etc.).
- Choisir des cours pour enfants. Pensons à des activités sportives plus téméraires et d’autres qui encouragent la discipline et la concentration (karaté, boxe, yoga, arts-martiaux, etc.).
- L’alimentation. On privilégie des aliments frais (fruits et légumes) et des repas sains. On mange le plus souvent possible à des heures régulières et à la table. On réduit le mauvais sucre et les collations emballées.
- Le sommeil. Une routine de sommeil stable et de bonnes habitudes avant le dodo sont importantes. L’heure du coucher doit être adapté aux besoins de l’enfant. Ainsi, un enfant à l’école devrait dormir environ 11h par nuit. Évitez les écrans juste avant le coucher, dans le lit ou dans la chambre. La lumière bleue stimule le cerveau et affecte le sommeil.
- Apprivoiser les émotions. On explore les émotions par le jeu. On utilise des situations de la vie quotidienne pour faire des liens. On lui offre des modèles adéquats pour s’exprimer, se consoler, résoudre un problème. C’est en imitant et en jouant que l’enfant va apprendre. On intègre différents mediums pour soutenir l’enfant (les histoires, les émissions à la télévision, les jeux de rôles, etc.).
- Intégrer une routine quotidienne. En ayant une routine stable et prévisible, l’enfant connaît les grandes lignes de sa journée. Ainsi, il peut prévoir ce qui s’en vient, ce qu’on attend de lui, ce qu’il peut ou non faire et comment. C’est rassurant.
- Prévoir les changements. Il est bon de préparer l’enfant à une transition ou un changement important dans sa vie. On peut simplement en parler, lire une histoire sur le sujet, identifier un évènement sur le calendrier, etc.
- Donner de l’attention. Lorsque l’enfant est en quête d’attention par tous les moyens, tous les moyens ne sont pas bons. Autrement dit, assurez-vous de lui offrir des périodes de jeux, d’écoute et d’affection véritable.
- Offrir de la valorisation. Faites-lui savoir clairement et précisément lorsqu’il répond à vos attentes. Donnez-lui envie de répéter ses bons coups et maintenir ses efforts!
- Adapter l’école et les leçons. À l’école, on encourage que l’enfant ait des occasions de se dépenser et de s’impliquer. On s’assure d’être cohérent! Par exemple, on ne coupe pas la récréation d’un enfant qui a besoin de bouger parce qu’il a dérangé dans la classe. On pourra, si besoin, choisir une autre conséquence. Lors des leçons à la maison, sortez des sentiers battus! Allez dehors avec des craies ou un tableau effaçable, épeler du vocabulaire en vous balançant, faites des additions en sautant à la corde, etc.
Agité ET attachant!
Un enfant agité n’est pas pour autant « tannant »! Parfois, cet enfant nous essouffle, mais il nous fait aussi bien rire. Ce sont généralement des enfants très débrouillards et comiques. Ils sont fonceurs et serviables. Exploitez leurs forces et ils deviendront vos meilleurs alliés.
Embarquez aussi dans leurs folies! Utilisez cette énergie pour renforcir votre relation complice et unique! Profitez de l’énergie inépuisable de votre enfant pour vivre avec lui des expériences que vous n’auriez peut-être pas vécu avec un enfant plus peureux ou réservé.
Des outils pratico-ludiques!
Soulignez les bons coups de l’enfant et encouragez-le à réaliser ses défis avec le Tableau de motivation Mon pommier!
Apprivoisez les émotions et soutenez-le lors de ses débordements émotionnelles avec Ma pile d’émotions!