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enfant qui négocie, argumente, s'oppose

Comment faire avec l’enfant qui argumente sans cesse?

Un enfant qui argumente ou qui négocie fait partie du quotidien de bien des parents. Plus il grandit plus il est normal que l’enfant veuille s’affirmer et se distinguer de ses parents.  Cependant, tout n’est pas pour autant permis surtout si l’enfant devient impoli dans ses répliques. Négocier avec votre enfant peut provoquer des discussions interminables. Ces situations tourneront souvent en disputes. Comment faire cesser l’argumentation?

Victor, 8 ans, réplique à sa mère :

« Bon d’accord, je vais vider ma boîte à lunch, mais pas question que je fasse mes devoirs. »

« Oui, tu vas faire tes devoirs. »

« T’as pas de devoirs, toi, alors pourquoi j’en ferais, moi. »

« Moi, je les ai faits quand j’avais ton âge. »

« Léa n’en fait pas de devoirs, alors moi non plus. »

« Voyons Victor, Léa a 5 ans. Tu n’en avais pas à 5 ans toi non plus. Ça suffit, fais tes devoirs. »

« Si je fais mes devoirs alors j’ai le droit de prendre la tablette après. »

« Pas de tablette la semaine, tu le sais. »

« Pis pourquoi Maxime l’a pris hier. Tu mens, ça veut dire. »

« Maxime a fait des exercices que le professeur a envoyés, c’n’est pas pareil. Pis, reste poli. »

La discussion s’étire, dévie de sujet et pendant ce temps, Victor ne fait pas ses devoirs.

Je suis Jessica Rousseau alias Maman Éducatrucs, TES et Coach familial. Je te donne 3 pistes d’interventions pour freiner l’argumentation.

Arrête de répliquer

Plus tu répliques à ses arguments, plus tu le fournis en carburant pour continuer sa négociation. Malgré toi, tu favorises l’argumentation. Le mieux est de ne plus répondre. On arrête de remplir son réservoir. Il va vider le peu de carburant qu’il lui reste avec une ou deux dernières répliques (auxquelles tu ne répondras pas!). Comme une voiture avec un réservoir vide, elle arrête d’avancer. À chaque fois que tu répliques, tu le fournis en carburant. Stop. Zip zap zoup, on ne répond plus.

 

Répète seulement la règle

S’il insiste toujours, place une distance entre vous en changeant de pièce et en continuant tes occupations. S’il insiste ou te suit pas à pas, sans répondre à sa dernière réplique, répète seulement la règle (en lien avec le vrai sujet de cette discussion!). Tu dois faire tes devoirs. Quand ce sera fait, on verra s’il te reste du temps pour autre chose. Ensuite, on retombe en mode zip zap zoup, on ne parle plus. On peut répéter cette technique à 2-3 reprises. Toujours sans répliquer à ses arguments et en réitérant seulement la règle. Pssst! On se rappelle qu’on ne veut pas remplir son réservoir à négociation.

 

Laisse-le assumer ses choix

Parfois, à force de vouloir convaincre notre enfant qu’il n’a pas raison, on ne fait que permettre au jeu de continuer. Il faut alors annoncer la fin du match et sortir du terrain.

Comme le chien avec son os, plus tu essaies de l’attraper plus il joue. Plus tu tires sur l’os plus il serre. Ce n’est que quand tu décides de lâcher l’os que le jeu s’arrête. Ensuite, à lui de choisir s’il garde son os pour jouer tout seul ou s’il le dépose.

Autrement dit, si ton enfant insiste encore, annonce clairement que la discussion est terminée pour toi. Présente-lui alors ses choix.

 Ok mon grand, la discussion est maintenant terminée pour moi. La règle reste la même. Tu peux continuer de t’obstiner et perdre ton temps ou t’y mettre et faire autre chose ensuite. À toi de décider.  Moi, je vais jouer dehors avec les autres.

Ces trois pistes d’interventions te seront utiles pour freiner l’argumentation et éviter une discussion en escalade. Toutefois, si la négociation est récurrente, il faut chercher à comprendre ce qui se passe vraiment.

Essaie de comprendre la raison qui explique son comportement.

Négocier ou s’opposer peut être un moyen de se défendre d’une situation qu’il trouve injuste  ou éviter une situation qui le rend vulnérable (parce qu’il se sent moins bon ou qu’il a peur). Argumenter peut aussi lui être utile pour obtenir plus de pouvoir (s’il manque de liberté, par exemple) ou obtenir ce qu’il convoite s’il a appris que s’obstiner lui apporte des bénéfices.

Quelques pistes de réfléxion…

  • Ma règle est-elle adaptée à son âge? Sommes-nous trop contrôlant?
  • A-t-il besoin qu’on lui fasse plus confiance pour prendre des décisions par lui-même?
  • Trouve-t-il la situation injuste par rapport à sa fratrie? Se compare-t-il? Se sent-il en rivalité ou rejeté?
  • Est-ce une situation trop difficile pour lui et il a plutôt besoin d’aide (ex: les leçons)?
  • A-t-il peur ou anticipe-t-il quelquechose (ex: ne pas y arriver, qu’est-ce que les autres vont penser, etc.)?
  • Avait-il prévu autre chose dans sa tête et il est déçu (ex: rejoindre ses amis, mais on ne lui permet pas)?
  • Reçoit-il de l’attention surtout quand il négocie?  Quels bénéfices retire-t-il à s’obstiner ( ex: on finit par céder pour acheter la paix)?

Une fois qu’on comprend mieux l’enfant, on arrive à mettre des mots sur ce qui se passe vraiment. En montrant à l’enfant qu’on l’a compris, il est soulagé. Déjà, son besoin d’argumenter diminue. Enfin, on sera mieux préparé pour clarifier nos attentes avec lui, s’entendre sur certains compromis ou certaines règles.

Parfois, tenir compte de l’opinion de l’enfant est finalement une décision judicieuse. Après tout, il a peut-être en partie raison? Il faut rester ouvert à nous remettre en question.

Pour avoir des conseils personnalisés, informe-toi sur le coaching parental en ligne. Réserve un appel exploratoire gratuit.  

Jessica Rousseau, Coach parental fondatrice de MamanÉducatrucs



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