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Comment aider un enfant un peu plus anxieux.

Côtoyer l’anxiété de nos enfants peut être désarmant. Mais, comment l’aider? Si ça peut nous sembler être tout qu’un processus, il faut souvent s’en tenir à l’essentiel.

Je suis Jessica Rousseau, MamanÉducatrucs, Technicienne en éducation spécialisée et je te donne quelques pistes pour ton coffre à outils de Super-Parent.

L’anxiété, une émotion normale!

Enfants et adultes, ressentir de l’anxiété est tout à fait normal, sain et même nécessaire.

Si l’anxiété est une émotion parfois plus difficile à gérer que d’autres, elle a bel et bien son utilité. On ne veut donc pas la bannir complètement, mais mieux la comprendre et la gérer.

L’anxiété, un système d’alarme naturel.

Comme ton détecteur de fumée, ton système d’alarme, tes alertes anti-virus…Il est très pratique d’être prévenue en cas de danger ou d’attaque. Tu peux ainsi prendre les moyens nécessaires pour te préparer, te protéger, te mettre en action, etc.

L’anxiété est ton système d’alarme naturel. Par instinct, l’anxiété peut être saine pour nous pousser à opérer un changement, relever des défis ou résoudre des problèmes.

Elle activera notre processus d’adaptation. S’il est vrai que l’anxiété a une fonction essentielle, elle peut devenir trop intense, perdurer dans le temps et dominer la vie d’une personne à un point tel que son fonctionnement est fortement altéré. Là, ça ne va plus.

De l’anxiété normale aux troubles anxieux.

Nous pouvons ressentir de l’anxiété, traverser une période plus anxieuse sans pour autant avoir un trouble d’anxiété. Il y a un ensemble de critères diagnostiques pour évaluer un trouble anxieux.

Trouble anxieux ou non, comme parent, on se pose beaucoup de questions. Les symptômes peuvent se manifester de façon multiples et certains parents se demanderont si leur enfant les « niaise », les « manipule », s’il fait semblant…

Les symptômes, en bref.

Chloé, 4 ans, est inscrite à sa première saison de soccer. Lors du rassemblement, Chloé s’agrippe à sa mère, devient les mains moites, pleure et refuse de se joindre au groupe. Le premier cours est très difficile. Sa mère va avec elle sur le terrain pour la rassurer et apprivoiser l’activité. Le samedi matin suivant, Chloé a la diarrhée et se plaint de douleur au ventre. Elle prétexte qu’elle a un pied blessé et qu’elle ne sera pas capable de jouer au soccer. À l’arrivée au cours de soccer, Chloé refuse de quitter la voiture et elle se met à pleurer. Elle dit qu’elle ne sait pas comment faire pour jouer et qu’elle ne sera pas capable. Une fois sur le terrain, malgré les moyens pour la rassurer et la mettre en confiance, dès que ses parents tentent de s’éloigner d’elle, elle panique et court vers eux en pleurant. Elle refuse de retourner dans le jeu.

D’un enfant à l’autre et d’une situation à l’autre, l’anxiété se manifeste de différentes façons, mais on peut catégoriser les symptômes en trois grandes familles distinctes.

Symptômes cognitifs : Ce qui relatif aux pensées (s’imagine le pire, se fait des scénarios, écarte les autres possibilités, etc.).

Symptômes physiologiques : Ce qui est relatif aux maux (mal de tête, nausée, étourdissement, etc.).

Symptômes comportementales : Ce qui est relatif aux comportements (évitement, se cherche des prétextes, fait les mêmes demandes à répétition pour être rassurer, etc.).

Quoi faire pour apaiser l’enfant anxieux en situation de crise?

Retenez-vous de parler.

Pas facile! Mais, lors des crises, si on voudrait trouver les paroles miracles, la première étape est de demeurer calme et à l’écoute. C’est notre présence rassurante qui l’aidera à s’apaiser. Laissons redescendre l’intensité des émotions avant de chercher à discuter.

On peut employer des paroles simples.

« Je suis là, avec toi. »

« Ça va passer. Tu es en sécurité. »

« Respire, on parlera après. »

Même si l’état d’urgence de l’enfant nous bouleverse, il faut chercher à se calmer nous-même et éviter de vouloir discuter trop vite.

Respirez ensemble.

Encouragez l’enfant à respirer profondément. Simple à dire, mais pas si facile à faire! Pour mieux le soutenir, faites les respirations en même temps que lui. Ça aura comme effet de réduire votre propre stress et vous lui offrirez le bon modèle.

Il se peut que l’enfant ne réussisse pas à respirer tel que vous, continuez quand même. Votre exercice l’apaisera et redirigera son attention sur vous.

Parfois, lors d’une crise, les enfants préfèrent ne pas être touché. Autrement, si l’enfant est réceptif et apaisé par le contact physique, collez-le à votre poitrine et faites vos respirations profondes. Il ressentira votre thorax se gonfler et à la longue, il arrivera peut-être à harmoniser sa respiration à la vôtre.

Au départ, il vaudra mieux se pratiquer à faire des respirations en situation neutre plutôt que de débuter cette technique en situation de crise. L’exercice deviendra plus facile à faire au moment venu.

Des exercices de respirations pour les enfants.

Souffler les bougies de fête.

On peut inspirer profondément, retenir l’air 5 secondes dans nos joues et souffler doucement pour éteindre les bougies. Vous pouvez le faire souffler sur vos doigts ou les siens en guise de bougies.

Cueillir des pommes.

On respire profondément en étirant les bras pour cueillir une pomme. On demeure les bras étirés, l’air dans nos joues et on tourne la pomme, pendant 5 secondes. Puis, on relâche doucement en venant déposer la pomme dans notre panier.

Faire une grosse bedaine.

On se couche sur le dos et on respire profondément pour gonfler la bedaine très grosse. On garde la grosse bedaine 5 secondes puis on la relâche.

Observez et validez.

Tentez de déterminer le niveau d’intensité de la crise. Est-ce que l’enfant est maintenant plus disposé à parler? A-t-il encore besoin de se calmer davantage? Observez des faits. Sa respiration, son ton de voix et son débit, sa posture, sa peau, etc.

S’il vous semble prêt à discuter, validez d’abord son émotion. Cette état de crise ne s’est pas déclenché sans raison. Reflétez-lui ce que vous percevez de son émotion et rendez cette émotion légitime.

« Tu ressens de la peur… » plutôt que « T’as peur pour rien. »

Discutez sans parler pour lui.

Aidez-le à parler et à comprendre ce qu’il s’est passée. Prenez garde à ne pas lui prêter vos propres conclusions. Il faut découvrir ce qui le bouleverse, lui.

En parlant et en fournissant les détails qui envahissent ses pensées, il sera plus soulagé. De plus, ça vous permettra de mieux connaître ses peurs et les potentiels déclencheurs.

L’enfant ne doit pas ressentir qu’il doit se défendre d’être anxieux, mais que vous cherchez à le comprendre pour mieux l’aider.

« Qu’est-ce qui t’inquiète? Que-penses-tu qu’il va arriver? »

« Qu’est-ce qui a provoqué ta peur? Que ressens-tu dans ton corps? »

Informez-le pour mieux le rassurer.

La crise d’anxiété n’est pas dangereuse en soi, mais puisque les symptômes peuvent envahir et effrayer l’enfant, il se peut qu’il verbalise des paroles telles que « Je n’arrive plus à respirer. », « J’étouffe. », « Je vais mourir. », « Je ne ressens plus mes mains.», « Mon cœur va exploser. », etc.

L’intensité des symptômes diminuera et la crise passera d’elle-même, mais sur le coup, l’enfant peut avoir l’impression que ça ne finira jamais. Comme parent, la détresse de notre enfant peut être bouleversante. Prenez soin de rester en maitrise de vous-même et de ne pas paniquer avec lui. Il n’est pas en danger. Il a besoin de se calmer. Soyez un point d’ancrage solide et calme.

Expliquez-lui ce qui se passe. Son corps réagit. Ses pensées s’emballent. Son comportement se transforme, car il cherche à combattre, se protéger, se sauver, etc. Donnez-lui de l’information.

« Tu ne ressens plus tes mains parce que tu respires très vite. Continue de te calmer. Tu vas bientôt les ressentir. Tu ne peux pas perdre tes mains. »

« Ton cœur ne peut pas exploser. Ton cœur cogne dans ta poitrine parce qu’il bat fort et vite. Continue de te calmer. Ton cœur va ralentir. »

Aidez-le à nuancer ses pensées.

Malgré nos bonnes volontés, les pensées récurrentes et persistantes de l’enfant anxieux sont réelles, mais pas pour autant fondées sur la réalité. Sans lui dire qu’il a tort, aidez-le à remettre en question sa perspective.

Malgré des paroles se voulant rassurantes telle que :

« Tu t’inquiètes pour rien, c’est impossible, ça n’arrivera pas. ».

L’enfant peut ne pas réussir à concevoir cette perspective. Il vaut mieux nuancer cette idée.

Par exemple :

« Est-ce qu’une chose comme ça est déjà arrivé? »

« Quelles sont les risques que ça puisse se passer ainsi? »

« Est-ce que ça pourrait se passer autrement? Quelles sont les autres possibilités? »

« Que ferions-nous, alors? »

« Qu’as-tu fait par le passé? »

Sans pour autant rejeter son point de vue, amenez-le à en considérer d’autres.

Activez ses ressources intérieures.

Reprenez des situations qu’il a vécu pour faire ressortir ses forces et ses réussites antérieures. Mettez en lumière sa capacité à se remettre des difficultés, relever des défis, recourir à des solutions et différentes formes d’aide.

Trouvez des solutions.

Même s’il n’est pas tout à fait possible d’arrêter complètement les pensées anxieuses de l’enfant, on peut l’encourager à se mettre en action et à trouver des solutions pour mieux tolérer la présence de ses pensées.

On invitera l’enfant à se concentrer davantage sur le moment présent en pratiquant d’autres activités. Ceci étant dit, les pensées sont comme des vagues qui vont et viennent.

Les pensées demeureront peut-être en arrière-plan, mais son attention sera dirigée vers autre chose. Si les pensées s’avèrent être moins importantes, elles passeront d’elles-mêmes. Sinon, elles seront moins fortes.

Nous pouvons aussi l’aider à trouver des solutions pour s’apaiser quand l’anxiété se pointe le nez et avoir un plan d’action  à suivre, soit illustré soit décrit brièvement en étapes, afin d’affronter la suite et poursuivre sa journée.

Parmi les solutions, il est important de prendre garde à ne pas tomber dans l’évitement de toutes les situations potentiellement anxiogènes.

Exposez-le progressivement.

Si ma fille Chloé avait peur de retourner au soccer, elle a dû y retourner quand même. Nous ne l’avons pas obligée à aller sur le terrain, mais elle y était exposée. Elle pouvait regardée la partie, encourager les joueurs, jouer avec le ballon sur le côté, etc. À son rythme et un pas à la fois.

Ne pas trop « s’adapter » à la place de l’enfant.

Ma fille a longtemps eu une peur des chiens. Nous aurions eu tort de refuser toutes les invitations lorsqu’un chien était présent ou d’éviter les lieux avec des chiens. Cependant, en visite, on pouvait demander à ce que le chien soit mis légèrement à l’écart afin qu’elle puisse, en premier lieu, l’entendre et le voir sans être trop rapidement mis en contact avec lui.

Ne pas trop « s’adapter » à la place de l’enfant.

Il est normal qu’un enfant exposé à ses craintes vivre du stress, mais nous prendrons soin de sélectionner un environnement favorable.

L’objectif étant d’exposer l’enfant pour le mettre en confiance, souligner son courage et ses mécanismes d’adaptation. Graduellement, cette exposition sera bénéfique et l’enfant en retirera un sentiment de fierté.

« Tu vois… Wow! Tu étais un peu stressé. Au début, tu restais collé sur moi. Puis, tu as réussi à aller voir le chien dans sa cage sans demander d’être dans nos bras. Tu es resté plus loin et petit à petit, tu t’es approché de la cage. Bravo! Quelle bravoure! »

À la suite de chaque expérience, on met en lumière les bons coups.

Prendre soin de son corps et de son esprit.

  • Activité sportive.
  • Méditation.
  • Saine alimentation.
  • Bonnes habitudes de sommeil.
  • Activités apaisantes (dessin, yoga, musique, etc.)
  • Mieux prévoir, planifier, organiser.
  • Gestion des émotions et résolutions de conflits.

On le sait, l’anxiété touche de plus en plus d’adultes, d’enfants et d’adolescents. Malgré que cette émotion soit normale et passagère dans bien des cas, elle devient parfois un vrai problème pour d’autres. Il n’est pas toujours si facile de bien cibler nos interventions avec notre jeune, mais privilégier certaines approches permettra de mieux l’accompagner.

Jessica Rousseau, MamanÉducatrucs xx



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