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Comment aider notre enfant à gérer sa colère.

Les enfants ressentent de la colère et c’est normal. La colère n’est pas une « mauvaise émotion » puisque toutes les émotions sont bonnes! Si la colère d’un enfant peut vite tourner en crise, la véritable mission éducative est d’apprendre à notre enfant comment on peut mieux accueillir la colère, la décoder, la sentir venir et l’apaiser.

Je suis Jessica Rousseau, MamanÉducatrucs, Technicienne en éducation spécialisée et je te donne quelques pistes pour ton coffre à outils de Super-Parent.

Quand la colère arrive, les premières réactions à privilégier.

Gérez-vous avant de vouloir gérer les autres.

Si vous répondez à la colère de votre enfant par de la colère, on n’est pas sorti du bois! Ceci étant dit, aucun parent n’est parfait et il nous arrive tous d’être plus prompt, mais d’ordre général, on essaie de prêcher par l’exemple.

Truc : Avant d’intervenir, retenez-vous de parler. Respirez un bon coup et comptez jusqu’à 5 dans votre tête. En vous accordant un délai, déjà, votre réaction sera moins dominée par vos émotions, votre ton sera moins dur et vos mots mieux choisis. Vous serez donc un meilleur agent de « paix ».

Privilégiez de refléter l’émotion de votre enfant.

« Tu es en colère? Tu es fâché. »

Déjà, vous désamorcerez la « bombe ». Ceci n’est pas une stratégie banale. Pensez à vous-même. Lorsque vous êtes en proie à de fortes émotions, qu’est-ce qui vous calme? Vous sentir compris, écouté ou vous sentir repoussé, puni?

Placez-vous en position d’accueil. On se penche à la hauteur de l’enfant et on reste calme. On se montre disponible. Un phare stable est plus rassurant qu’un pilier chambranlant.

« Je vois que tu ne te sens pas bien, j’aimerais t’aider. »

Évitez, au contraire, de le culpabiliser et de juger son émotion.

À éviter : « Qu’est-ce qui te prend de réagir de même, calme-toi tout de suite! Tu t’énerves pour un rien. »

Par contre, vous pourriez plutôt l’approcher en lui demandant s’il a un gros, moyen ou petit problème. Ce qui pourra l’aider à mesurer sa réaction par rapport à la situation. Et vous faites du « chemin » là-dessus.

Avant de passer en mode solutions, passez en mode écoute.

Vous comme moi, quand on a besoin de ventiler une émotion, il n’y a rien de plus frustrant que de se faire dire « calme-toi « en entrée de jeu. On a tous besoin de vider notre sac et de se sentir écouté.

Écoutez-le. Aidez-le à démêler ce qui le trouble sans vouloir tout régler au fur et à mesure. Plus tard, on gérera les comportements inappropriés, les solutions, les gestes de réparations et les conséquences, s’il y a lieu.

Suggérez une pause.

Si on veut accueillir l’émotion, on n’approuve pas nécessairement la façon que l’enfant a pris pour l’exprimer. Une part importante de l’éducation est de faire de l’enseignement sur les moyens à prendre pour mieux canaliser les émotions. Et tout cela, ça se pratique!

Il sera donc très sain d’apprendre à l’enfant à prendre un temps pour soi avant de rentrer en résolutions de conflits ou de prévoir des gestes réparateurs.

L’idée d’avoir  un coin tranquille à la maison prend tout son sens. On prévoit un espace dans lequel l’enfant peut se retirer seul ou pour discuter en famille dans le calme. Ce temps d’arrêt aidera l’enfant à remettre son compteur à zéro. Par la suite, il sera plus disposé à collaborer pour faire un retour sur la situation, réparer ses gestes ou présenter des excuses.

Durant cette pause, on prévoit de mettre en place des moyens, différents et propres à chaque enfant, pour se calmer.

Certains utiliseront une petite boîte de retour au calme avec des objets apaisants, d’autres enfants dessineront, d’autres s’enrouleront dans un doudou avec de la musique douce.

Après la tempête, on fera un retour sur la situation.

Clarifiez avec lui que la colère est normale et qu’il y a droit. Parlez des émotions et de comment il peut les ressentir dans son corps (quels sont les signes à décoder avant d’exploser). Cependant, mettez au clair que crier sur les autres ou taper est interdit. On en profite pour rappeler les règles de la maison.

Les enfants aiment s’identifier à leurs parents. Racontez-lui ce qui vous arrive quand vous êtes vous-même en colère et comment faites-vous pour canaliser vos émotions. Soyez concret.

Reprenez aussi la situation en l’aidant à se mettre dans la peau de celui qui a récolté les fruits de sa colère. Aidez-le à s’imaginer les conséquences de ses comportements et à trouver des gestes réparateurs qu’il pourra appliquer seul ou avec de l’aide, selon son âge (ramasser les objets lancés, demander pardon, rendre un service, etc.).

« Quand c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase… »

Elena rentre de l’école. Elle répond avoir eu une bonne journée, mais toute de suite, par sa voix fragile et son air fatigué, vous percevez que quelque chose ne va pas. Sa petite sœur, heureuse de la voir rentrer à la maison, s’élance à sa rencontre et lui demande si elle veut jouer avec elle au Roi et à la Reine. Tout à coup, Elena riposte : « Ah! Laisse-moi dont tranquille! Tu veux toujours jouer à ça pis en plus c’est toujours toi la Reine, t’es méchante! »

Gageons que même si Elena semble en colère contre sa sœur, cette dernière n’est sûrement pas la vraie raison de sa colère.

« La goutte d’eau qui fait déborder le vase… ».

Faites le jeu avec votre enfant. Prenez un verre d’eau et expliquez-lui qu’au fil de la journée, ses émotions, son stress, ses conflits remplissent son verre d’eau. Viendra un évènement qui fera déborder le verre d’eau.

L’eau qui déborde est la somme de toutes les tensions accumulées.

Dans cette ordre d’idée, utiliser préventivement le « coin tranquille » est une belle approche. L’enfant peut avoir recours à « son refuge » avant même que la crise éclate. Il est possible de cibler des moments plus fragiles dans la journée et d’encourager l’enfant à prendre un temps pour soi à des moments stratégiques dans sa routine (au retour d’école, avant les leçons, avant la sieste ou le couché, après un effort mental soutenu ou un stress, etc.)

Le pouvoir des câlins.

L’amour est plus fort que tout!

Parfois, les comportements reliés à la colère nécessite qu’on y mette un « stop » rapidement et ce avec une approche ferme, principalement lorsque la sécurité est en jeu.

Cependant, dans plusieurs situations, il faut aussi savoir décoder les apparences. L’enfant qui nous semble en colère a peut-être plutôt eu peur, a ressenti de la peine ou de la déception…Même s’il le manifeste avec ce qui nous semble être des comportements colériques, c’est plutôt leur difficulté à gérer l’ensemble de leurs émotions qui fait que leur corps parle plus que leurs mots.

Alors, dans bien des contextes, prendre notre enfant dans nos bras et l’accueillir lui fera le plus grand bien. Cela ne veut pas dire qu’on encourage ses comportements ou qu’on les renforce. Mais, par le pouvoir des câlins, on peut freiner l’escalade d’une crise en se mettant disponible et bienveillant.

Quand mon 2 ans cherche à lancer et à briser ce qui l’entoure parce que je lui ai enlevé un objet de ses mains ou lui ai refusé une demande…Je comprends que s’il semble fâché et s’il cherche à faire sortir ses émotions par les moyens à sa portée, il a surtout besoin de réconfort. Lui ouvrir mes bras est un geste d’amour bienfaiteur. Il s’y abrite. Parfois, pas tout de suite, parfois oui et ce qui semblait être de la colère devient des pleurs à consoler.

Ensuite, on reprend, on explique et on répare.

Pas de recette magique, mais beaucoup de gros bon sens.

Il n’y a pas de recette magique, mais on gagne tous à se mettre un peu plus dans la peau de nos enfants pour les aider à mieux apprivoiser tout ce que leurs émotions leur font vivre. Accueillir les émotions et ensuite gérer les comportements sont deux étapes distinctes. L’une ne vient rarement sans l’autre. Il faut apprendre à faire une place et aux émotions et à la gestion des comportements.

Soyez bon et doux. Soyez aussi éducatif et cohérent.

Jessica Rousseau, MamanÉducatrucs xx



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