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Trucs pour apprendre à partager.

Partager est une habileté qui peut sembler facile, mais pour les petits, le partage est une notion complexe qui ne s’apprend ni du jour au lendemain ni en un claquement de doigt.

Le partage est une habileté qui fait partie des habiletés de socialisation.

Pour apprendre à partager, que ce soit pour un tout-petit de 18 mois jusqu’à facilement 5-6 ans, il s’agira d’un sérieux entraînement. Pour atteindre la capacité à partager, l’enfant devra développer plusieurs autres habiletés sociales qui lui permettront, au fil du temps, d’entretenir des relations harmonieuses.

Les habiletés de socialisation avant 2 ans :

Pour un poupon et facilement jusqu’à l’âge de 2 ans, le besoin de « posséder » prime. Ce que l’enfant prend lui appartient et s’il le convoite, il le veut tout de suite. Lui enlever l’objet génère des pleurs spontanés.

Chez le poupon un objet existe quand il est possible de le voir (c’est ce qu’on appelle la permanence de l’objet). Certainement, vous avez déjà joué à cacher un objet sous un oreiller…à vous dissimuler sous une couverture…à lui couvrir la tête de sa doudou…et hop! Dès qu’on réapparaît, c’est la surprise à tout coup. Même si un jouet est à la portée de l’enfant, s’il ne le voit plus, il n’existe plus. Voilà pourquoi les bébés s’esclaffent autant avec le jeu des « coucou » !

En ce sens, il faut comprendre que l’idée de prêter un jouet est une notion hors de sa portée. C’est à force d’expériences et au cours de son développement normal que prêter sera de moins en moins menaçant. À cette étape, la meilleure stratégie est plutôt de le divertir et de dévier son attention sur autre chose.

Les habiletés de socialisation entre 2 ans et 3 ans.

Même si ça lui est encore difficile, il comprend mieux l’idée de prêter. Il est aussi plus réceptif aux solutions tel que procéder à un échange. Également, il se pratique à attendre son tour, ce qui l’aide aussi à percevoir les tours de rôles comme un moyen tolérable de partager. De plus, avant 2 ans, les enfants jouent surtout parmi les autres et non avec les autres. Alors qu’entre 2 et 3 ans, l’enfant développera sa capacité à jouer avec les autres. Il lui apparaît donc plus attrayant de partager le bac à figurines avec un autre ami qui viendra agrémenter son jeu. Même si jouer ensemble est encore de courte durée, l’enfant sera plus flexible à partager ou à emprunter d’autres solutions. À cette étape, il est donc à privilégier de proposer des échanges ou d’utiliser un repère visuel (time timer) pour encourager leur motivation à partager.

Les habiletés de socialisation entre 3 et 5 ans.

Même si jouer avec les autres et partager génèrent d’autres conflits, l’enfant maîtrise mieux ses émotions tout comme son langage. Il est plus facile pour lui d’exprimer des demandes, d’affirmer un refus plutôt que d’arracher, taper, mordre ou pleurer lorsqu’il est frustré. À cette étape, il est donc à privilégier de maintenir des moyens tel que l’échange et le tour de rôle. De mettre en valeur le plaisir de jouer ensemble et surtout d’employer, de plus en plus, des stratégies de résolutions de conflits. Avec de l’aide, l’enfant apprend progressivement à trouver et à proposer des solutions à ses pairs.

L’apprentissage du partage est un jeu de patience.

Malgré le développement normal de l’enfant, il n’y aura pas d’âge pour commencer l’entraînement. Dès le plus jeune âge, on multiplie les contextes qui amènent l’enfant à vivre des expériences de partage entre amis/fratrie. On le sensibilise aussi à des expériences sociales de dons (denrées, vêtements usagés, jouets recyclés, etc.).

Qu’il soit un enfant unique, un enfant à la maison ou le troisième d’une famille, chaque enfant peut apprendre à partager dans sa routine de vie quotidienne.

Trucs pour apprendre à partager au quotidien:

  • Alors qu’il mangera sa collation, on viendra « briser » sa possession en lui demandant un morceau.
  • On lui demandera de trier les vêtements qui ne lui font plus afin de les offrir à un autre.
  • On lui demandera de mettre des jouets à donner avant d’en recevoir des nouveaux.
  • Au parc, on lui demandera de libérer la balançoire pour un autre ami.
  • On établira des tours de rôles tel que : « Hier, je t’ai endormi le premier, aujourd’hui, c’est le tour de ton frère. »
  • On mettra en valeur les bienfaits du partage tel que : « Regarde, tu as consolé ton ami en lui prêtant ton toutou. » « Vous avez bien ris en jouant ensemble. »
  • On utilisera des activités courantes pour mettre en lumière des valeurs collectives qui relève du partage.

Ex : « Tu sais, les livres à la bibliothèque, ce sont des livres qu’on partage. Cette fois-ci, c’est toi qui l’a à la maison et après, ce sera le tour d’un autre enfant. Comme ça, tous les enfants ont le plaisir de le lire, chacun son tour. »

Ex : « Tu sais quand tu prends l’autobus scolaire, on se partage les sièges. Parfois, cette place, près de la fenêtre sera la tienne, parfois, ce sera la place d’un autre. On alterne afin que tout le monde puisse regarder dehors. »

Ex : « Tu sais quand on est invité chez mamie, les jouets sont pour tous les petits enfants. Tout le monde a hâte de les prendre parce qu’on en n’a pas des pareilles à la maison. Toi, aimerais-tu tous les essayer? Et tes cousins aussi? Alors, on partagera. »

ETC.

Trucs pour faciliter la gestion de conflits :

  • Mettre en place des tours de rôles et utiliser des outils concrets tels que
  • un time-timer, minuterie, sablier.
  • Enseigner les échanges.
  • Distraire leur attention avec autre chose.
  • Prévoir de l’espace de jeu suffisant entres les enfants afin qu’ils ne se sentent pas menacé par celui qui convoite son activité.
  • Encourager la formulation de demandes « avec des mots » et leur autonomie à gérer des conflits. Ne pas tout résoudre à leur place.
  • Renforcer les gestes de partage, les belles demandes et les bonnes gestions de conflits.
  • Déterminer avec l’enfant ce qui lui est précieux et ce qu’il tient à garder pour lui.
  • Instaurer une boîte « protection » par enfant et alterner les jouets sélectionnés.
  • Enseigner que chacun a le droit à son « coffre aux trésors. »
  • Enseigner que chacun a le droit, par moment, de dire non.
  • Laissez l’enfant s’assumer. S’il refuse de partager et qu’à son tour, il est confronté à un refus, ce sera une belle leçon d’apprentissage.

Patience, le partage est un entraînement de longue durée.

Ça se pratique à chaque âge. S’il refuse de partager, on ne le force pas et on ne le puni pas. On doit faire preuve de patience, de compréhension et surtout de beaucoup de créativité.

Jessica Rousseau, MamanÉducatrucs xx

Lire aussi S’affirmer, sans tout partager: http://mamaneducatrucs.ca/affirmer-sans-tout-partager/



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