

18 Août Angoisse de séparation : Comment aider mon enfant?
Il ne veut pas te laisser partir. Il pleure si intensément que ça te fend le cœur. Il s’agrippe à toi et s’accroche à tes vêtements en hurlant ton nom. Même quand c’est papa qui reste, tu l’entends hurler derrière la porte que tu refermes.
Ah! Je sais! C’est dur pour le cœur! Je suis passée par là. Je suis parfois partie les yeux dans l’eau en entendant l’écho de leur « mamannn ».
Je suis Jessica Rousseau, MamanÉducatrucs, Technicienne en éducation spécialisée et je te donne quelques pistes pour ton coffre à outils de Super-Parent.
Une étape de développement.
Si ça peut nous inquiéter ou même finir par nous exaspérer, l’angoisse de séparation est une étape normale. D’ailleurs, même si on a d’abord tendance à penser aux bébés qui traverseront cette période vers 8-9 mois, c’est tout aussi vrai à différents âges. Ça fluctuera d’un enfant à l’autre selon les relations qu’il entretient, son tempérament et les expériences qu’il vit.
Des peurs typiques.
Tous les enfants traversent des périodes empreintes d’anxiété. Selon leur âge et leur tempérament, l’anxiété se manifestera sous différentes formes (peur du noir, peur des monstres, peur de la maladie, peur de la mort, peur des hôpitaux, peur du dentiste, peur de ne pas plaire, peur de ne pas performer, peur des catastrophes, etc.)
Toutes ces inquiétudes sont généralement passagères et partiront souvent d’elles-mêmes.
Alors, idem pour l’angoisse de séparation!
Comment aider votre enfant à passer au travers de cette période?
Petit à petit, votre enfant trouvera un sentiment de sécurité à travers d’autres personnes et il apprendra, au fil de ses expériences que vous ne l’abandonnez pas lorsque vous partez au travail, faire une commission ou même quand vous allez seulement au toilette toute seule 5 minutes en barrant la porte!
Attitudes à privilégier:
Soyez empathique, mais pas trop!
S’il faut doser notre dose d’empathie, surtout, ne le repoussez pas comme s’il s’agissait d’un caprice ou en banalisant ce qu’il ressent. Il faut juste ne pas « paniquer » avec lui et lui faire croire qu’il doit avoir peur. Rassurez-le plutôt avec douceur et comprenez son émotion. Puis, gérez vos propres émotions même si votre cœur en dit autrement! Alors le mot d’ordre est d’être calme, doux, mais confiant.
Dans notre cerveau, il y a des neurones « miroirs ». Ces neurones captent les émotions de l’autre et s’y moulent. Ainsi, en étant calme, vous l’aiderez à vous imiter.
Soyez positif et crémer le gâteau!
Lorsque vous le confiez à quelqu’un d’autre, à la maison ou ailleurs, faites-lui savoir que vous avez confiance en cette personne et qu’il aura du plaisir en sa compagnie.
Une fois que votre enfant aura vécu quelques épisodes positifs, il sera plus confiant. Alors, beurrer épais! Il va chez mamie et il pleure à chaude larme? Préparez ce qu’il faut pour que ce soit vraiment spécial chez mamie! (peinture avec les doigts, décoration de biscuits, film et popcorn, etc.)
Dans un nouveau milieu, comme à la garderie, rentrez avec lui et montrez-lui quelques trucs amusants afin de l’inviter à explorer et prendre son aise.
Par exemple, lors d’une première visite, on pourrait passer un court moment à jouer avec le groupe en restant à proximité de notre enfant.
À la maison, vous pourriez faire venir le gardien un peu avant l’heure de votre départ. Laissez-le s’acclimater pendant que vous terminez de vous préparer. Puis, donnez-lui une idée qui l’aidera à créer un lien avec le gardien tel que :
« Ah! Montrons-lui ta collection de cailloux! ».
À la garderie, n’étirez pas trop!
À la garderie, il vaut mieux avoir un bref rituel rassurant, puis partir en faisant confiance à la personne responsable. Plus vous étirez le départ, plus vous étirez la peur de votre enfant. Montrez-lui que vous avez confiance et essayez de dévier son attention vers une activité qu’il pourra faire. Dites-lui clairement quand vous reviendrez. Faites votre rituel câlin-bisou, puis, bye.
Donnez-lui des repères.
Même si vous pensez que ça pourrait faciliter les choses, ne partez pas dans son dos! Il sera alors encore plus craintif de s’éloigner de vous par peur que vous partiez sans le lui dire. Saluez-le, faites-lui son câlin et dites-lui concrètement à quel moment vous revenez et créez une image positive.
« Je reviens après ton gros dodo de l’après-midi! » « On ira se balancer au parc, toi et moi? Ça te tente? »
Faites-lui voir du monde et de nouveaux endroits!
Que ce soit en allant en visite dans votre entourage, en invitant des amis à la maison ou en allant jouer au parc, sortez-le du nid et amenez-le à côtoyer d’autres personnes et explorer d’autres environnements.
Ne le forcez pas!
Parfois, quand on arrive ailleurs ou qu’on reçoit de la visite, l’enfant peut vouloir se coller à nous, refuser d’être pris dans les bras de d’autres ou encore refuser de répondre à leurs questions. Prenez-le dans vos bras. Assoyez-vous par terre avec lui et quelques jouets. Faites-le visiter, etc.
Ne le chicanez pas et ne le forcez pas à faire des câlins.
Bébé pleure et tante Julie insiste pour le garder dans ses bras? Ce n’est pas comme si vous n’étiez pas là! Vous devez répondre à ses besoins et respecter son rythme. C’est en sachant qu’il peut avoir confiance en vous qu’il fera confiance à d’autres progressivement.
Quelques trucs!
- À l’heure de la séparation, faites-vous une poignée de main secrète! Un truc loufoque et amusant!
- Lorsqu’il a accès à une fenêtre pour vous dire au revoir, saluez-le et faites-lui une danse rigolote!
- Laissez-lui une photo de famille ou sa chanson préféré pour les dodos.
- Instaurez un objet réconfort (un doudou, un toutou, un foulard parfumé de maman, etc.)
Des interventions bénéfiques.
- Habituez votre enfant à jouer seul à la maison et acquérir de l’indépendance.
- Parlez des émotions.
- Regardez des livres qui parle de ce qu’il vit (rentrée à la garderie, garde-partagée, etc.).
Quand il ne veut que maman ou papa!
Chaque parent doit faire sa place. Il n’est pas rare qu’un enfant soit plus fortement dépendant à l’un de ses parents selon son histoire avec lui ( co-dodo, portage, pas de garderie, l’un des parent très absent dû à son travail, etc.). Ainsi, chaque parent doit trouver sa couleur personnelle pour créer son lien avec l’enfant. L’un devra peut-être faire un effort pour se tailler une plus grande place et l’autre devra en laisser.
Pour commencer, vous pourriez choisir un moment quotidien dans la routine qui appartiendra seulement au parent généralement repoussé.
Coco réclame toujours maman pour le bain, un bobo, les dodos, les dents, verser du lait?
Papa devra, par exemple, prévoir un moment privilégié avec son enfant. Il donnera le bain tous les soirs et ça s’inscrira comme une habitude. Au début, on veut créer un effet WOW. Alors, papa pourrait mettre de la musique pendant le bain, tamiser les lumières et mettre des bâtons fluorescents dans l’eau, etc. Progressivement, on calmera le jeu, car ça ne sera pas un festival tous les soirs.
Pendant la routine avec papa, même si coco réclame maman, c’est papa. Par contre, maman n’ignorera pas l’enfant. Elle fera équipe avec papa et rassurera l’enfant qui la réclame : « C’est l’heure de ton bain avec papa! Après, je m’occupe de ton moment pyjama et de l’histoire. »
Bref, il faut trouver une formule qui cadre bien dans votre famille pour que chaque parent puisse bâtir son lien et permettre à l’enfant de se détacher un peu du parent toujours sollicité.
Mon mot de la fin!
L’angoisse de séparation, c’est tout à fait normal! Pensons-y!
Alors, soyez compréhensif, calme, mais confiant. Pensez à faire les choses progressivement et mettez en place des petits trucs ici et là qui vont l’amuser et le mettre en confiance.