
09 Oct À toi, la maman qui se sépare.
Je ne sais pas ce que sais. Je peux seulement m’imaginer. Sache que, de maman à maman, je ne te juge pas.
À toi la maman qui se sépare, tu as le droit au bonheur.
Tu as le droit à l’amour. Tu as le droit de retrouver cette partie de toi que tu as peut-être perdu entre le «avant» et le «maintenant».
Je peux m’imaginer que ce n’est pas une décision qu’on prend en un tour de main.
Je peux m’imaginer que ce n’est pas une décision qu’on prend en se levant du mauvais pied.
Je peux m’imaginer que ce n’est pas juste une question de «ça m’énerve ses graines de toast sur le comptoir pis ses poils de barbe dans le lavabo».
Je peux m’imaginer que ton questionnement est profond. Je peux m’imaginer les 100 000 questions qui ont dû te trotter dans la tête, pendant trop longtemps.
Je peux m’imaginer les pires émotions de doute, de peur, et de culpabilité qui se bousculent dans ta tête…
Je peux m’imaginer l’angoisse qui se serre dans ton corps et toute ta solitude dans tes pensées.
À toi la maman qui se sépare, je me doute bien que ça fait mal.
Je me doute bien que tu as mal pour toi, pour l’autre et pour tes enfants. Parce que la séparation n’efface ni les souvenirs, ni l’amour, ni les rêves.
Oui. Je me doute bien que tu as une peine profonde. Parce que c’est sûrement un deuil. Un énorme deuil. Le deuil de ta vie amoureuse. Le deuil de ta vie de famille unie. Le deuil de perdre une partie de tes enfants.
Oui. Je me doute bien que tu t’interroges sur ton avenir. De quoi il aura l’air cet autre avenir auquel tu n’avais pas pensé?
Pis au-delà de toutes ces craintes, il y a tous ces détails inconnus qui t’empêchent de bien t’imaginer ce que se sera, une vie de maman séparée.
À toi la maman qui se sépare, tu as le droit d’y penser.
Parce qu’il y a aussi toutes les affaires plates, qu’on n’ose pas dire trop fort et avouer qu’on y pense. Mais, c’est aussi ça la séparation.
La maison? L’argent? Nos biens? La garde des enfants?
Pis Noël, pis les vacances?
Pis qu’est-ce qui se passera quand ils ne seront pas avec moi? Est-ce que papa pensera à tout ce que je faisais sans le lui dire? Laver les oreilles, couper les ongles, laver les draps et les doudous?
Qui démêlera les cheveux, fera des tresses, préparera de bonnes collations, les félicitera, les protégera, leur chantera la chanson et placera leurs couvertures comme ils aiment?
Et si mes enfants me réclament la nuit? S’ils sont malades? S’ils font des cauchemars? Et si, lui, il avait une nouvelle blonde? Qui sera-t-elle avec mes enfants?
Et mon ex-belle famille, c’est fini? Et nos amis communs, doivent-ils choisir? Notre chien, lui ou moi?
Je ne pourrai pas vivre n’importe où…la garderie, l’école…
Et l’éducation? Les règles? On sera ensemble ou chacun pour soi?
Et le jugement des autres?
Et moi, ma vie amoureuse? Aurais-je quelqu’un? Avec ou sans enfants? Famille recomposée?
Et mes enfants, vont-ils s’en remettre?
À toi la maman séparée.
Je peux seulement m’imaginer. Tu as besoin de courage. Je peux m’imaginer que c’est une grosse décision… que tu y as sûrement pensé assez longtemps. Que tu as essayé de faire ce que tu devais faire. Mais, toi et lui, avez droit au bonheur et à l’amour.
À toi la maman séparée.
Je ne te juge pas. Tu vas y arriver. Tu apprendras à être heureuse différemment. Ta famille ensemble est peut-être du passé, mais ta famille tout-court restera toujours. Sois heureuse et le reste suivra. En son temps.
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